Deux éminents juristes critiquent le comportement des députés

Les avocats Constantin Mayard Paul et Hannibal Coffi condamnent le comportement des parlementaires qui ont adopté une résolution réclamant la révocation du directeur central de la police administrative, Jean Saint Fleur. Maître Constantin Mayard Paul indique que la résolution de la chambre basse n’a aucune force légale et n’est pas contraignante. » Un pays qui a tant de problème se trouve face à une situation burlesque, un ministre interpellé parce qu’un député affirme avoir été agressé par un officier de police », déclare Maitre Mayard Paul qui croit que les parlementaires devraient utiliser leur énergie à soulager la misère de la population.  » On ne peut pas s’amuser, il faut cesser de plaisanter avec la nation alors qu’il y des choses sérieuses à régler » soutient-il.Constantin Mayard Paul précise que les parlementaires doivent rester à leur place rappelant qu’il est du devoir de leurs conseillers de leur faire comprendre ce qu’ils peuvent faire. » On ne peut demander à un ministre de révoquer un haut cadre de la police alors que son dossier est analysé par le parquet », argumente M Mayard notant que le parlement ne peut adopter des résolutions contraignantes.Cette position est appuyée par le juriste Hannibal Coffi qui précise qu’une résolution n’est pas un acte législatif mais un acte parlementaire, elle n’a aucune force contraignante. » Les parlementaires n’ont pas compris leur limite ils ne peuvent se suppléer au pouvoir judiciaire », soutient Maitre Coffi qui dénonce  » le déficit de culture » qui traverse le parlement.  » Voir des députés déambuler comme une bande de cabris pour apporter un mandat est déplorable », assure M Coffi qui croit qu’il faut les ramener à la raison. Interrogé sur la réaction que l’exécutif doit avoir, il affirme que le gouvernement doit éviter que ce conflit ne se transforme en conflit entre le parlement et la police. » Les résolutions ne concernent que la chambre des députés, le principe de la séparation des pouvoirs doit être respecté », martèle le juriste. De plus M Hannibal Coffi estime que par leur résolution les députés ont prononcé leur verdict sur l’affaire empiétant sur les prérogatives du pouvoir judiciaire. » Il faut aider les parlementaires en leur inculquant les principes légaux, et je suis disposé à les aider pour qu’ils connaissent l’étendue de leur prérogatives », conclut Maître Hannibal Coffi.

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