Les résultats obtenus en Haïti dans la lutte contre le VIH/SIDA est reconnue à travers le monde. Haïti demeure l’un des deux pays de la caraïbe à côté des Bahamas où il y a une inversion de la progression du VIH/SIDA. Haïti est passé du taux de prévalence de 6% à 3 en 2006. »Aujourd’hui Haïti est un success-story à l’échelle nationale, régionale et internationale en matière de lutte contre la pandémie du SIDA » a déclaré le directeur du programme santé de la Fondation SOGEBANK Emiles Hérald Charles, récipiendaire principal du Fonds Mondial en Haïti. Depuis l’arrivée du Fonds Mondial en 2003, le nombre des institutions prestataires de soins a considérablement augmenté. Le financement à travers la Fondation SOGEBANK et les autres partenaires dont le Plan d’urgence du Président des Etats-Unis pour le VIH/SIDA (PEPFAR) et l’Agence Canadienne pour le Développement International (ACDI) a permis de mettre 7589 patients sous ARV à long terme, la mise en place de 150 centres de dépistage volontaire et 22 centres de distribution d’antirétroviraux, a-til précisé. Dr Charles a souligné également l’importance des activités de prévention en Haïti dont ses stratégies stimulent des résultats satisfaisants. A cet effet, on peut considérer l’utilisation des préservatifs qui connait une nette augmentation et la population est davantage motivée et informée sur les modes de contamination et de transmission du VIH. Dr Charles d’affirmer. « Aujourd’hui, tant sur le point de la prévention que sur la prise charge, notre pays affiche des indicateurs de progrès», a-t-il poursuivi.Les trois grands projets en cours en Haïti sont financés respectivement par le Plan d’Urgence du Président des Etats-Unis (PEPFAR) à hauteur de 40 millions de dollars américains l’an, l’Agence Canadienne de Développement International (ACDI) 4 millions sur la même période et le Fonds Mondial disposant pour sa part d’une enveloppe de 94 millions de dollars pour la période allant de janvier 2003 à juillet 2009 pour 25 récipiendaires ou institutions couvrant la malaria, le VIH/SIDA et la tuberculose. La quasi totalité de ces fonds passent au niveau des organisations non gouvernementales et le Dr Charles admet que la participation de l’Etat haïtien au financement de la lutte est marginale, mais souligne aussi la volonté politique « forte et inchangée » de ce dernier dans la lutte contre le SIDA. Il explique cet état de fait par l’effort conceptuel, la planification importante et la capacité de certaines organisations de la société civile à mobiliser des fonds externes plus importants et dans des délais relativement courts. En outre, le responsable de la Fondation Sogebank reconnait qu’il reste des défis énormes à relever tels que la liaison entre le plan de lutte contre le SIDA aux plans de réduction de la pauvreté, du chômage et des disparités sociales et une multisectorialité effective pour une meilleure riposte dans la lutte contre le SIDA. Des voix discordantes à la même sessionMme Marguerite Brévil, représentant la plateforme des organisations des Personnes Vivant avec le VIH (PV VIH) à la table de conférence a soulevé des interrogations sur la présentation du directeur du programme santé de la Fondation SOGEBANK, arguant que les chiffres ne reflètent pas totalement la réalité et des failles énormes existent dans la réponse apportée en Haïti par les décideurs, en particulier l’accueil peu favorable réservé aux PVVIH dans la majorité des centres de santé publics et privés. Selon Madame Brévil, les PVVIH et les malades du SIDA ne bénéficient nullement du service adéquat eu égard aux fonds débloqués. « Nous n’avons pas d’assurance médicale et sommes livrés à nous mêmes et n’avons aucun pouvoir de décision dans les projets », a déclaré devant l’assistance la représentante de la plateforme. Au moment des débats, Le Dr Charles et le Dr Gabriel Timothé de L’Unité de Coordination des Programmes du Ministère de la Santé Publique ont dû intervenir pour apporter des clarifications à l’assistance composée d’environ une centaine de personnes de différents pays. Saurel Beaujour, le directeur de la plateforme, interviewé aussi en marge de la rencontre a affirmé que les PVVIH haïtiens ne veulent être plus des victimes de la discrimination. « Entre 20,000-40,000 personnes ont besoin de médicaments antirétroviraux, combien en reçoivent ? » s’interroge M. Beaujour. Selon le responsable de la plate forme des PVVIH, l’Etat Haïtien, particulièrement le MSPP a failli dans sa mission et se révèle improductif et inactif à bien des égards. Il a pris en exemple, la gestion du stock des médicaments antirétroviraux provenant des bailleurs. Des médicaments seraient restés bloqués à la douane de Port-au-Prince au lieu d’être disponibles dans les centres de service, d’après Saurel Beaujour. Dr Charles estime que les associations haïtiennes de PVVIH ont besoin de plus d’encadrement, mais a critiqué la maladresse de la réaction des PVVIH qui pouvait être préjudiciable, en particulier pour ces derniers. Il avance que la Fondation SOGEBANK continuera à promouvoir une image positive d’Haïti dans la lutte contre le VIH-SIDA en travaillant avec les PVVIH et les autres partenaires. « On peut faire un plaidoyer et lutter ensemble contre le Sida», a-t-il conclu. Courtoisie de Jean-Claude Louis responsable de Panos/Caraïbes en Haïti
L’expérience haïtienne dans la lutte contre le Sida présentée comme une réussite à Toronto
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