En juin 2001, au terme d’une session extraordinaire de l’Assemblée des Nations Unies à New York, 189 états membres avaient approuvé la déclaration d’engagement sur le VIH/SIDA (UNGASS). Cinq ans après, les objectifs fixés ont-ils été atteints ? Le Plan stratégique national de lutte contre le Sida en Haïti inspiré par la déclaration d’engagement sur la pandémie n’a démarré effectivement qu’en 2002 avec une assistance de 67 millions de dollars du Fonds Mondial qui s’étend sur une période de 5 ans, à partir de janvier 2003. Jusqu’en février 2006, environ 45.8 millions de cette enveloppe ont été décaissés. Outre le Fonds mondial, le Plan d’urgence du président des Etats-Unis d’Amérique (PEPFAR) et d’autres bailleurs bilatéraux apportent une contribution significative. Fort de ces assistances, des progrès considérables ont été enregistrés. On notera la réhabilitation de plusieurs hôpitaux à travers le pays qui sont en mesure d’administrer les anti-rétro-viraux à ceux qui en ont besoin ; la réduction de la transmission du VIH/SIDA de la mère à l’enfant grâce à un programme global de dépistage systématique et de traitement dans les cliniques prénatales ; l’établissement de 88 centres de dépistage volontaire qui offrent des services conseils psychosociaux et de traitement; et le renforcement des campagnes de prévention. L’ensemble de ces efforts auraient favorisé une baisse significative de la prévalence du VIH/Sida à l’échelle nationale passant de 6 à 3%. Car, la prévalence reste élevée chez les pauvres âgés entre 20 et 49 ans vivant dans les bidonvilles et chez les jeunes de la catégorie 15-24 ans, en particulier les filles, qui dépasse largement la moyenne nationale. Le rapport de Panos Caraïbe souligne également qu’il n’existe pas assez d’échanges d’information entre le gouvernement et les autres partenaires comme les ONG et les associations de PV-VIH (personne vivant avec le VIH) dont certaines d’entre elles estiment n’être pas suffisamment impliquées dans les processus décisionnels. « Des engagements pris dans le cadre du plan stratégique national et par extension de l’UNGASS – comme la protection des droits des PV-VIH et la décentralisation des services de prévention – n’ont pas pu se matérialiser jusqu’à présent », poursuit le rapport de Panos Caraïbe. De plus, sur les 30 à 40,000 malades du Sida nécessitant des ARV seulement quelque 6 à 7 mille sont pris en charge, un nombre insignifiant par rapport aux promesses qui avaient été faites. Pour veiller à la mise en œuvre et au respect des engagements de l’UNGASS sur le VIH/SIDA en Haïti, le rapport de Panos Caraibe soutient que le gouvernement doit assumer un plus grand leadership ; impliquer davantage les organisations de la société civile et les organismes publics ; assurer une meilleure communication entre les divers partenaires ; décréter une législation afin de protéger les PV-VIH et les autres personnes vulnérables; assurer la continuité et éviter la dépendance totale d’Haïti par rapport à l’assistance internationale.
Haïti/Sida: l’UNGASS cinq ans après, les progrès et les manquements
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