Les discussions ont été lancées en présence de la Première Dame de la République , Mildred Trouillot Aristide , du révérend père Canon Gidéon Byamugisha de l’Ouganda et de nombreux leaders de la communauté chrétienne. Au delà des multiples discours et des informations qui sont communiquées sur l’évolution de l’épidémie à la Conférence de Montana, on dénote la volonté des Eglises protestantes d’intégrer le mouvement national de lutte contre le SIDA. Les leaders religieux peuvent, en effet, jouer un rôle important dans les campagnes de prévention. Vingt (20) ans après la découverte des premiers cas de SIDA en Haïti, les tabous persistent dans la communauté chrétienne. Le SIDA est considéré par bon nombre de fidèles protestants comme une malédiction qui tombe uniquement sur ceux qui ne respectent pas les commandements de Dieu. Or, les modes de transmission du VIH sont définis et les moyens de se prémunir contre la maladie sont connus: l’abstinence, la fidélité entre les partenaires et l’utilisation du préservatif. Il revient aux pasteurs de faire passer le message au sein de leurs missions pour freiner la propagation du SIDA. A titre d’exemple, le révérend père Canon Gidéon Byamugisha de l’Ouganda qui n’a pas caché sa séropositivité. Au contraire, les témoignages de Byamugisha ont suscité une prise de conscience chez les personnes sexuellement actives. La première Dame de la République, également président du Conseil National de Lutte contre le SIDA , Mildred Aristide, parle d’un homme extraordinaire dont l’exemple doit être suivi par les leaders religieux haitiens . Vaut mieux tard que jamais, les responsables des Eglises protestantes d’Haïti doivent s’impliquer dans la lutte contre le SIDA pour plusieurs raisons. Le docteur Claude Suréna , chef de cabinet du ministre de la santé , fait remarquer que les religieux ont la capacité de mobiliser toute une communauté afin de la sensibiliser. De son côté, le président de la Conférence Nationale des Eglises Protestantes sur le VIH/SIDA , le docteur Hubert Morquette , a plutôt concentré son intervention sur l’implication de Madame Aristide et des responsables de la santé dans cette initiative. Face à un enemi qui frappe toutes les couches de la population et qui détruit la force pruductive de la nation “les jeunes”, la réponse doit être multi-sectorielle. Les leaders religieux doivent définitivement se libérer des tabous qu’ils entretiennent pour participer d’emblée aux campagnes d’éducation et de prévention.
Deuxième journée de la Conférence Nationale des Eglises protestantes sur le VIH/SIDA.
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