La police disperse brutalement une manifestation d’étudiants et d’enseignants

La police a mis fin dans la violence à une manifestation anti- gouvernementale organisée par les étudiants et les enseignants devant les locaux de l’Ambassade de France à Port-au-Prince , ce jeudi 20 mars 2003 . Quatre (4) journalistes dont deux (2) de Radio Métropole ont été brutalisés par des agents de la Compagnie d’Intervention et de Maintien de l’Ordre (CIMO) et un nombre indéterminé d’étudiants et d’enseignants auraient été blessés. L’intervention brutale des forces de l’ordre , à coup de gaz lacrymogène et de matraque , s’est opérée au moment où les étudiants remettaient aux autorités françaises un document dans lequel plainte formelle a été portée contre le Président Jean Bertrand Aristide auprès de la Communauté Internationale . Par cette initiative , les étudiants ont affirmé qu’il fallait que la Communauté Internationale, qui a ramené Aristide au Pouvoir en 1994, retourne le chef de l’Etat en exil . Au moment où le secrétaire de presse de l’Ambassade de France, Eric Bosc, s’apprêtait à recevoir le document , les policiers se sont jetés à bras raccourcis sur les étudiants et les journalistes notamment Cossy Roosevelt, Romney Cajuste (Radio Métropole) , Jean Baptiste François (Vision 2000) et Rodson Josselin (Haiti Press Network – HPN) . La police a tenté en vain de confisquer la caméra de ce dernier . Les journalistes battus se sont réfugiés à l’ambassade de France . Parallèlement, les “chimè” Lavalas (partisans violents et zélés du Pouvoir) donnaient la chasse à un groupe d’étudiants ayant trouvé refuge dans un hôtel au Champ de Mars, non loin du Palais National . Ces violences sont enregistrées à Port-au-Prince au deuxième jour de visite d’une Mission Internationale de l’OEA et du CARICOM qui tente de résoudre la crise politique à travers la Résolution 822 de l’OEA dans l’impasse depuis plusieurs mois . Ce document prône la réalisation d’élections législatives et locales , cette année , dans un climat de sécurité. La manifestation des étudiants et des enseignants brutalement dispersée, ce 20 mars, par la Police Nationale avait été annoncée depuis plusieurs jours par les organisateurs qui avaient souligné le caractère pacifique du mouvement . Le dirigeant de la Confédération Nationale des Educateurs Haitiens (CNEH), Jean Lavaud Frédéric , a condamné le comportement des policiers . Selon le dirigeant syndical , il s’agit d’une preuve supplémentaire du caractère anti-démocratique du régime d’Aristide . Jean Lavaud Frédéric indique que le pouvoir Lavalas vient de prouver son incapacité à organiser des élections crédibles dans le pays.

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