
La grande manifestation annoncée pour le mercredi 16 avril n’a finalement pas eu lieu. Officiellement reportée sine die, cette décision n’a cependant pas dissuadé une foule immense de se rassembler à Canapé-Vert, exprimant ainsi une frustration croissante face à l’insécurité qui gangrène le pays.
La journée, qui devait être une démonstration de force citoyenne, s’est déroulée dans une atmosphère lourde, mêlant confusion, tension et rumeurs persistantes de coup d’État. Dès la veille, la panique s’est emparée de plusieurs quartiers de la capitale : commerces fermés, écoles évacuées, transports paralysés… Le simple appel à la mobilisation avait suffi à plonger la ville dans un climat de peur.
Malgré l’annulation officielle de la marche, l’esprit de la contestation est resté vivant. Devant une place bondée à Canapé-Vert, Samuel, chef de la brigade de vigilance locale, a pris la parole. Il a accusé certains politiciens d’avoir tenté de saboter la mobilisation en recrutant plus de 300 individus pour semer le chaos. Appelant au calme et à la résistance pacifique, il a été longuement applaudi par une population déterminée à se faire entendre, mais lucide face aux risques.
Sur le plan diplomatique, la CARICOM et les États-Unis ont réaffirmé leur soutien au Conseil présidentiel de transition (CPT), dénonçant toute velléité de déstabilisation par la force. Pourtant, sur le terrain, la violence continue. À Mirebalais, des groupes armés ont attaqué le commissariat de police et pillé des entrepôts de vivres, exacerbant davantage un climat d’insécurité déjà critique.