
Depuis six mois l’aéroport international Toussaint Louverture de Port-au-Prince est fermé et les voyants sont toujours au rouge en ce qui a trait à l’aspect sécuritaire. Pire les conditions sécuritaires générales se sont détériorées depuis le début de 2025 avec l’extension des espaces sous contrôle des gangs dans plusieurs quartiers de la capitale et à Kenskof.
Les acteurs du secteur aéronautique sont préoccupés et pressent les autorités haïtiennes à trouver des solutions pour une reprise des activités des lignes aériennes à l’aéroport de la capitale. On n’aperçoit pas le bout du tunnel puisque plusieurs compagnies aériennes ont annoncé la cessation de leur activités en Haïti. De plus la Federal Aviation Administration (FAA) n’envisage une nouvelle évaluation de la situation en Haïti qu’en septembre 2025.
Les travaux de démolition des constructions anarchiques dans le périmètre sécuritaire de l’aéroport n’ont toujours pas atteint les standards internationaux. Le ministère des travaux publics, la mairie de Tabarre et les autres entités impliquées dans la task force, poursuivent les travaux.
Haiti doit rechercher l’expertise de l’OACI
De l’avis d’un ancien pilote de ligne américain, d’origine haïtienne, les autorités gouvernementales doivent solliciter l’aide de l’organisation des Nations Unies (ONU) et de l’organisation de l’aviation civile internationale (OACI) afin de répondre aux standards de sécurité aeraunautique. M. Frantz Malvoisin, retraité après 22 ans de carrière, soutient que la conformité aux normes de l’OACI permettra la levée des interdictions de la FAA. Il attire l’attention sur la gravité du problème sécuritaire. Il fait remarquer qu’en novembre 2024 si c’est le pilote qui avait été touché par le projectile on serait dans une catastrophe.
De plus il fait état de sa stupéfaction en voyant les tas de taudis dans le bidonville à proximité de l’infrastructure aéroportuaire.
En outre l’interdiction de la FAA implique l’impossibilité pour les compagnies aériennes d’obtenir les autorisations des compagnies d’assurance.
L’aéroport du Cap pour faciliter le désenclavement
Entre temps c’est l’aéroport du Cap Haïtien qui sert de hub de connexion entre Haïti et les autres pays. M. Malvoisin assure que des appareils de type Boeing 737 peuvent atterrir au Cap. Toutefois il dit ne pas comprendre l’attentisme dans ce secteur important.
Deux compagnies aériennes Caribbean Inter et Aruba Airlines envisagent de relier le Cap à la Jamaïque. Ceci devrait permettre à cour terme de briser l’isolement d’Haïti puisque ces compagnies répondent aux normes de la FAA.
Par ailleurs M. Malvoisin considère que cette crise offre une opportunité d’investissement dans ce secteur. Il attire notamment l’attention sur le marché de connexion entre Haïti et les pays de la Caraïbe. C’est ce marché entre la caraïbe et les Etats Unis qui avait été ciblé par la compagnie American Eagle.
De plus les entrepreneurs peuvent investir dans les infrastructures aéroportuaires. La construction d’un nouvel aéroport pourrait permettre de désenclaver le pays.
M. Malvoisin juge que 6 mois de paralysie des activités à l’aéroport de la capitale est long. En ce sens il presse les responsables de l’Ofnac et le gouvernement haïtien à oeuvrer en vue d’une reprise des liaisons aériennes avec les villes américaines.
LLM / radio Métropole Haïti