
La Présidence haïtienne a institué par décret, en date du 7 mai 2025, l’agence nationale de Sécurité (ANS). Cette entité remplace Agence Nationale d’intelligence (ANI), créée par le président M. Jovenel Moise, en décembre 2020.
L’un des concepteurs de cette importante institution, M. Guychar Doré ne voit qu’un changement sémantique. A son avis intelligence ou sécurité il s’agit d’organiser le secteur du renseignement.
Il dit relever que de légères modifications dans le document initial qui n’a pas été abrogé. L’ancien conseiller du président Moïse en veut pour preuve le maintien de la mission de l’agence qui devra coordonner l’ensemble des organes impliqués dans le renseignement.
Il assure que le premier document ainsi que le second insistent sur le respect de la vie privée, la protection des données à caractère personnel et les droits humains. En ce sens il est consacré l’inviolabilité du domicile sauf en cas d’intérêt public prévu par la loi.
Le directeur de l’agence nationale de sécurité sera nommé par arrêté présidentiel pris en conseil des ministres. De l’avis de M. Doré un expert en stratégie, ou encore un ancien haut gradé de l’armée serait à même d’occuper cette fonction.
Le statut des agents doit être défini
Le premier directeur de l’ANS devra soumettre au Premier Ministre, dans les trois mois suivant son entrée en fonction, les règlements intérieurs et le projet portant statut particulier des agents.
L’ANI avait provoqué un tollé lors de sa création. De nombreux secteurs de la société civile avaient critiqué les dispositions relatives à la responsabilité pénale des agents notamment.
L’agent bénéficie d’une couverture de l’État dans le cadre des actes posés dans sa fonction. La responsabilité pénale des agents est aménagé pour tenir compte du caractère secret de leur fonction.
Défendre la sécurité nationale dans les divers aspects
De l’avis de M. Doré l’agence nationale de sécurité s’inscrit dans le cadre de mise en place de mécanismes sécuritaires. Il note que depuis la démobilisation des FADH, Haïti était devenu l’un des pays les plus insecure de l’hémisphère. Le service centrale de renseignements était un maillon manquant dans la chaîne sécuritaire, constate M. Doré qui recommande d’autres changements tel le changement de statut des policiers de fonctionnaire à militaire.
Dans le cadre de ces réformes majeures nécessaires, il préconise que la PNH soit placée sous la tutelle du ministère de l’intérieur. Il faut des réformes en profondeur sur l’appareil de sécurité.
Pour que l’agence puisse être efficace elle doit obtenir les fonds nécessaires, prévient M. Doré regrettant que 7 années aient été perdues dans la mise en place de cette entité.
De son côté l’ex ministre de l’intérieur M. Reginald Delva, souligne que l’agence n’est pas seulement concernée par la collecte de données sur les armes et les munitions. Les enjeux économiques et financiers peuvent également constituer des menaces à la sécurité nationale, argue t-il.
LLM / radio Métropole Haïti