
Les autorités haïtiennes, des leaders de la société civile et des organismes de défense des droits humains ne cessent d’exprimer leur préoccupation face à la violence inouïe exercée par les gangs contre les enfants. Le week end ecoulé le gang Grand Griff de Savien, a lors d’une attaque contre Petite Rivière, enlevé plusieurs enfants. Aucune information n’est disponible sur ces enfants séquestrés ainsi que plusieurs adultes dans le repaire du gang à Savien.
Dans son rapport l’ONU révèle que ce gang a perpétré plus de kidnapping d’enfants (41) que le regroupement criminel Viv Ansanm (31). Au total 154 enlèvements d’ enfants (84 garçons, 62 filles, 8 de sexe inconnu) ont été recensés. Selon l’ONU la plupart des enfants enlevés l’ont été dans le but d’obtenir une rançon.
Il est urgent de secourir les enfants
Le coordonnateur du CPT, M. Fritz Alphonse Jean a exprimé le week end ecoulé sa tristesse en raison des souffrances infligées aux enfants. Il a mis l’accent sur l’urgence pour le gouvernement de porter secours aux jeunes filles et garçons victimes de viols.
Un rapport publié par l’ONU le week end ecoulé fait état de statistiques accablantes en 2024. L’ONU indique que 1373 enfants ont été victimes de violations graves de leur droits. Il est évident que les statistiques ont explosé puisque seulement 24 violations graves avaient été recensées au cours des années précédentes.
Selon l’ONU 302 enfants ont été recrutés et utilisés au combat par les gangs essentiellement dans la région métropolitaine de Port-au-Prince. De plus 213 cas d’assassinat ont été recensés.
Par ailleurs l’ONU déplore que les 26 garçons appréhendés en raison de leur association présumée avec des gangs armés soient détenus dans un centre carcéral où ils cohabitent avec les adultes dans des conditions difficiles.
Dans le même temps 566 enfants (523 filles, 43 garçons) ont été victimes de violences sexuelles de la part du regroupement criminel Viv Ansanm notamment. Selon le rapport les divers gangs ont perpétré des attaques contre les écoles et les hôpitaux.
Le regroupement criminel a réalisé des attaques contre 98 écoles et 56 hôpitaux.
Le rapporteur formule des recommandations
Dans le document le rapporteur de l’ONU salue la création par les autorités de transition d’une équipe spéciale chargée d’appliquer le Protocole de transfert à des acteurs civils et de réintégration des enfants prétendument associés à des gangs armés.
En outre il presse les donateurs à appuyer les programmes de réintégration des enfants et se réjouit de la collaboration engagée avec l’ONU pour renforcer les capacités de la Police nationale d’Haïti et de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS) en matière de protection de l’enfance.
Enfin le rapporteur de l’ONU demande aux autorités de transition de traiter les enfants associés à des gangs armés conformément aux normes internationales en ce qui concerne la justice pour mineurs.
LLM / radio Métropole Haïti