
Spécialiste en sécurité publique, M. Réginald Delva, est profondément attristé et soulève de nombreuses interrogations en ce qui a trait à la gouvernance et ses impacts négatifs sur l’important chantier sécuritaire. L’ancien officier des FADH se désole d’un certain amateurisme dans le domaine tout en reconnaissant le leadership de spécialistes dans les autres secteurs.
Le directeur d’Alerte Haïti ne comprend pas pourquoi ce secteur prioritaire, en cette période de crise grave, soit abandonné à l’improvisation de certains non initiés. Il se réjouit des nouvelles dispositions dans le secteur de la finance estimant qu’il s’agit du secteur maîtrisé par le coordonnateur du CPT. La Présidence de la transition improvise et il n’y a pas une maîtrise du dossier sécuritaire, constate t-il.
Le manque de cohésion où les dissensions au sein du Conseil Présidentiel de Transition ont un impact direct sur les composantes de l’ infrastructure sécuritaire. Ce sont les citoyens en général et les forces de police et les forces armées en particulier qui font les frais de ce manque de cohésion au plus haut sommet de l’État, dit il évoquant notamment la nouvelle passe d’armes entre le coordonnateur du CPT et trois Conseillers Présidents.
Ce problème doit être adressé rapidement, prévient l’ancien officier des FADH tout en restant perplexe sur l’instance pouvant intervenir dans un conflit au sein de la Présidence.
Face à la confusion actuelle, le spécialiste recommande au gouvernement de communiquer certaines informations non sensibles afin de regagner la confiance des citoyens et des membres des forces de l’ordre.
Le secteur sécuritaire est très sensible
M. Delva exprime également ses inquiétudes en ce qui a trait à l’utilisation des drones se demandant quelle force publique à la responsabilité des explosives. Il s’interroge sur le flou se demandant si une firme étrangère ne contrôle pas les charges explosives à bord des drones. M. Delva rappelle qu’il s’agit d’un secteur sensible faisant valoir que les explosives étaient la responsabilité exclusive des FADH même lors de leur utilisation dans la construction de routes.
Il faut une nouvelle stratégie
Nous sommes dans la mauvaise direction, certifie le spécialiste en sécurité publique faisant référence notamment aux gains de territoires des gangs au cours des derniers jours dans le Centre.
M. Delva, préconise une synergie entre les forces de l’ordre et les autorités municipales de la capitale. Il attire l’attention sur la mise en application par les terroristes d’un plan minutieusement élaboré visant à étrangler la capitale. Les cerveaux des gangs savent de manière précise à quel endroit dans les 96 quartiers de Port-au-Prince qu’il faut lancer des offensives.
M. Delva est déçu de la stratégie actuelle tenant compte des faibles résultats. Cette stratégie n’est pas la bonne, renchérit-il .
De plus il constate que les policiers de la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité (MMSS) sont en retrait depuis l’assassinat de l’un des leurs à Petite Rivière.
Il reconnaît que cette nouvelle disposition coïncide avec l’entrée en lice d’une firme étrangère de sécurité.
LLM / radio Métropole Haïti