Perturbations des activités au Parquet de Port-au-Prince 

Le commissaire du gouvernement près le tribunal de Première instance de Port-au-Prince, M. Frantz Montclair, est au centre d’un mouvement de protestation de plusieurs avocats qui réclament son limogeage. Le chef du Parquet rejette les accusations de corruption portées à son encontre arguant au contraire qu’il s’évertue à combattre ce fléau. Il soutient que ces juristes auraient déjà porté plainte par devant le Ministère de la justice, s’ils détenaient réellement des des indices pouvant l’incriminer.

Le commissaire Montclair assure avoir compris la genèse de la contestation. À son avis c’est le transfert d’un substitut, soupçonné de corruption, qui a déclenché le mouvement de protestation d’un groupe qu’il considère comme une mafia habituée à corrompre des huissiers et greffiers. Il dénonce notamment des stratagèmes de certains avocats qui en complicité avec le Greffe parviennent à faire disparaitre des dossiers afin de réaliser des actions en Habeas Corpus. La mafia s’est activée en vue de conserver leur privilèges au dépend des justiciables, confie le chef du Parquet. 

De plus il révèle que seuls 5 avocats au barreau de Port-au-Prince sont impliqués effectivement dans les protestations. Selon maître Montclair plusieurs autres individus n’ayant pas fourni la preuve de leur appartenance au barreau de la capitale prennent part au mouvement visant à paralyser le fonctionnement du Parquet.

En outre il indique avoir récemment appréhendé un individu qui n’a jamais été initié au droit et qui oeuvrait au vu et au su de tous au Parquet en tant qu’avocat.

Il croit que la mafia s’est activée à cause des initiatives pour remettre de l’ordre au Parquet, élément indispensable de la chaîne pénale.

 Des réformes visant à assainir le Parquet 

Le commissaire Montclair donne la garantie d’avoir entrepris des reformes visant à favoriser un bon fonctionnement du Parquet en le libérant des liens des avocats corrompus. Il informe notamment que des avocats, en complicité avec le greffe, avaient mis en place des mécanismes pour empêcher la transmission de dossiers à des juges d’instruction intègres en vue d’obtenir à terme le transfert de ces dossiers à d’autres magistrats plus clément.

Le système est corrompu de la tête aux pieds, atteste le commissaire Montclair réaffirmant sa ferme détermination à poursuivre les réformes. Le magistrat est un fin connaisseur du système pour avoir été substitut pendant une dizaine d’années. Il souligne que son comportement a toujours été exemplaire puisqu’il n’a jamais été l’objet de sanctions de ses supérieures hiérarchiques.

M. Montclair est résolu à appliquer la politique pénale du gouvernement 

Le commissaire Montclair se dit déterminé à poursuivre son action dans le cadre de la réforme pénale. Il affirme que la correction des dérives a toujours été le mobile de ses actions. Il en veut pour preuve le limogeage du directeur de la section des plaintes en poste depuis 20 ans sans une lettre de nomination du ministère de la justice. À son avis c’est un fait gravissime d’autant que cette section est fondamentale pour le Parquet.

De plus il confirme avoir exigé la présence des plaignants dans le cadre de conflits terriens. Ceci vise à combattre le fléau des spoliations, dit-il rappelant que le Parquet n’est pas une juridiction de jugement. 

LLM / radio Métropole Haïti 

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