Des dirigeants politiques alertent sur la complexité de la crise 

De nombreux acteurs politiques et des spécialistes mettent en garde contre toute tentative consistant à considérer la crise comme étant à caractère sécuritaire. Ces spécialistes font valoir que l’enlisement de la crise est l’une des preuves de sa complexité. Le grand nombre de jeunes ayant intégré les gangs constitue une source de préoccupation pour ces spécialistes. 

En début de semaine le Maire de Kenskof avait exprimé sa stupéfaction en raison de l’effectif des criminels attaquant sa commune. Il avait indiqué que cette situation est inexplicable. Plus ils meurent plus ils sont nombreux, avait laissé entendre M. Massillon Jean. Depuis 6 mois les bandits venus de Grand Ravine maintiennent leur offensive sur Kenskof. 

De l’avis de M. Auguste Demeza cet aspect du surnombre des bandits doit être pris en compte dans la complexité du problème. Il insiste sur la nécessité de réaliser une démarche visant à trouver la solution à un problème sociétale. Cette crise englobe tous les aspects, culturel, politique, économique, sociale, environnementale, sécuritaire et sanitaire, constate t-il jugeant que le problème est mal posé.

Considérant le grand nombre de jeunes bandits, le professeur Demeza parvient à la conclusion qu’on ne saurait poser le problème d’Haïti uniquement sous le vocable sécurité.

L’intellectuel, aujourd’hui dirigeant d’un parti politique, croit qu’il s’agit d’une crise profonde et majeure. Le concept d’insécurité est trop restreint commente t-il.

Le spécialiste attire l’attention sur les multiples assauts réussis des gangs sans réaction coordonnée des forces de l’ordre ce qui témoigne de la situation globale de crise sociétale .

Il dresse le diagnostique des conflits entre les divers acteurs de l’appareil étatique comme le signe des velléités visant à conserver son espace de pouvoir. On ne pense pas au bien être de la population, analyse t- il faisant allusion aux dysfonctionnements résultant de la mauvaise gouvernance.

En outre il critique l’inaction du gouvernement dans les régions relativement épargnées par la violence des gangs. Il regrette notamment que des programmes ne soient pas réalisés en vue d’une relance de la production agricole.

Il faut une prise de conscience nationale 

C’est également l’avis du dirigeant de l’Unir, M. Clarens Renois. Pour lui il s’agit d’un véritable drame national et non d’une crise sécuritaire. Il soutient que la résolution du problème passe par une prise de conscience des membres des élites et des citoyens ordinaires.

Au cours des derniers jours les forces de l’ordre ont enregistré des pertes humaines et matérielles importantes notamment à Kenskof et dans l’Artibonite. La capacité des terroristes à revenir après leur fuite est mis en évidence par le Maire de Kenskof. Si les bandits sont en surnombre, les forces de l’ordre manque d’effectif. Le Maire plaide pour des opérations simultanées afin de repousser les criminels dans leur repaire à Grand Ravine dans la commune de Carrefour.

La semaine écoulée d’autres groupes sont revenus sur l’autre front de Pétion ville, à Duplan. Plus de 575 familles de déplacés ont été recensés par les organisations humanitaires. 

LLM / radio Métropole Haïti 

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