L’ONU approuve le déploiement d’une nouvelle force en Haïti

New York, 30 septembre 2025 – Le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté mardi la résolution 2793, donnant naissance à une nouvelle force internationale chargée de lutter contre les gangs armés en Haïti. Ce dispositif, placé sous le chapitre VII de la Charte des Nations unies, se substitue à la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS), jusque-là dirigée par le Kenya.

Avec 12 voix pour, aucune contre et 3 abstentions (Russie, Chine, Pakistan), la résolution a été approuvée pour une durée initiale de 12 mois. Elle prévoit également la mise en place d’une structure logistique de l’ONU, ainsi qu’un appui de l’Organisation des États américains (OEA).

Un signal fort de la communauté internationale

Le texte, présenté par Washington et Panama, a reçu le soutien marqué des États-Unis, qui se sont engagés à fournir un appui logistique et stratégique. La France a salué une « étape importante », rappelant sa contribution de 12 millions de dollars.

« L’adoption de cette résolution offre un espoir à Haïti », a déclaré Mike Waltz, nouvel ambassadeur américain auprès de l’ONU. « Cet espoir doit maintenant se traduire en action, face à l’expansion dramatique des gangs qui menacent l’existence même de l’État haïtien. »

La satisfaction d’Haïti

Pour Ericq Pierre, représentant d’Haïti à l’ONU, ce vote marque « un geste fort et un tournant décisif » dans la lutte contre les gangs. Le gouvernement haïtien s’est également félicité de la décision, y voyant une avancée majeure dans son partenariat avec la communauté internationale.

Le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé a souligné que cette initiative constitue « un levier stratégique pour brider la violence et protéger la population haïtienne ».

Renforcement interne des capacités de sécurité

En parallèle du déploiement international, les autorités haïtiennes ont annoncé le recrutement de 300 jeunes dans les rangs des Forces armées d’Haïti (FAD’H). Cette nouvelle promotion vise à accroître les capacités opérationnelles de l’armée et à doter le pays d’une force plus robuste face à l’insécurité généralisée.

Une crise humanitaire persistante

La situation des déplacés internes reste alarmante. Selon un rapport de World Vision, plus de 30 000 personnes ont fui leurs foyers à Mirebalais en avril dernier pour se réfugier dans le Plateau Central, dans des conditions de survie jugées « critiques ». Guy Vital-Herne, porte-parole de l’organisation, appelle les autorités à agir et à répondre aux pétitions déposées par les déplacés.

Défis à venir

Si la résolution 2793 est perçue comme un jalon décisif, plusieurs voix au Conseil, notamment celles de la Chine et de la Russie, ont exprimé des réserves sur « les risques d’un engagement précipité », insistant sur la nécessité de garantir le respect des droits humains.

Dans un climat de violence extrême, cette nouvelle force et les mesures nationales annoncées s’inscrivent dans une tentative d’apporter une réponse coordonnée à la crise sécuritaire et institutionnelle que traverse Haïti.

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