Rentrée judiciaire 2025-2026 sur fonds de crise et d’incertitudes

C’est le président de la Cour de cassation et du CSPJ, Jean-Joseph Lebrun, qui a lancé la reprise des travaux judiciaires lors d’une cérémonie tenue dans les locaux de la Cour de cassation au Champ de Mars. Pour l’occasion, cette salle exiguë a accueilli des membres du CPT, du gouvernement, du milieu diplomatique et d’acteurs de la chaîne pénale.

D’entrée de jeu, il était question pour le président de la cour de faire le bilan du dernier exercice avant de déclarer ouvert les travaux judiciaires.  Marquée par l’insécurité, l’année a été pour le moins réussi au vu du nombre de travaux réalisés dans les différents cours et tribunaux.

Avec plus de 1000 décisions rendues, le tribunal de première instance de Port-au-Prince a été parmi les plus actifs. Me Jean Joseph Lebrun souligne toutefois que le renforcement du fonctionnement des juridictions notamment en exigeant des rapports réguliers et des performances accrues figure parmi les priorités de cette nouvelle année judiciaire.

Mais pour cette nouvelle année judiciaire qui arrivera à terme en juillet, les objectifs et priorités fixés sont ajustés non seulement dans le but d’améliorer le rendement de l’appareil judiciaire mais aussi pour palier la situation sécuritaire fragile affectant tous les domaines d’activités dans le pays, souligne Me Jean Joseph Lebrun.

Alors que la majorité des intervenants a mis en avant dans leur discours le fait que la justice a résisté en dépit de la situation difficile du pays, le discours du bâtonnier de l’ordre des avocats de Port-au-Prince, n’a pas suivi le courant.

Entre friction existant entre les acteurs de l’appareil judiciaire, l’absence de justice pour les justiciables et manque de rigueur constaté dans le respect des normes déontologiques, Me Patrick Pierre-Louis a dressé un tableau sombre du mode de fonctionnement de la justice du pays.

Cette nouvelle année judiciaire débute sur fond de crise et d’incertitudes susceptibles à avoir des conséquences sur son déroulement. Des associations de magistrats ont d’ailleurs lancé un cri d’alarme face à ce qu’elles considèrent comme une situation préoccupante, l’état actuel du système judicaire haïtien.

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