Poursuite de la grève à Codevi

La paralysie des activités au Parc de Codevi se poursuit en dépit des annonces du gouvernement haïtien.

Le ministre du commerce et de l’industrie, M. James Monazard, considère que le problème avait été résolu et qu’un accord avait été trouvé entre les parties. Il avait notamment expliqué que le gouvernement s’est engagé à ne plus percevoir les taxes sur les ouvriers. 

Il s’agissait de la principale revendication des ouvriers arguant de la précarité de leur salaire.  

Les ministères de l’intérieur et des collectivités territoriales, des affaires sociales et du travail et du commerce et de l’industrie avaient de manière célère eu des séances de travail avec la direction de l’entreprise et les syndicats des ouvriers autour du dossier. Le gouvernement a voulu résoudre le problème rapidement afin de protéger les 18 000 emplois dans cette zone franche. Ce secteur, déjà sous forte pression en raison des incertitudes sur le renouvellement des lois Hope et Help, bénéficie d’une attention particulière du gouvernement. 

Le parc Codevi représente plus de trois quart des emplois encore disponibles dans le secteur en Haïti. Pour le ministre Monazard la résolution rapide du problème peut servir de message positif aux éventuels futurs investisseurs étrangers.

Les ouvriers réclament des garanties 

Toutefois les ouvriers refusent de reprendre le travail indiquant être dans l’attente d’une décision formelle et légale de l’exécutif.

 Le leader syndical, M. Fignolé Saint Cyr, croit que c’est la méfiance envers les autorités gouvernementales qui justifie la décision des ouvriers.

Il insiste sur la nécessité de trouver une solution gagnant – gagnant pour les parties.

Le leader syndical ne comprend pas le retard dans la conclusion d’un accord. Il soupçonne des dirigeants politiques de Ouanaminthe, d’oeuvrer à envenimer la situation. À son avis il s’agit d’une attitude malsaine mettant en garde contre les conséquences dramatiques, pour les ouvriers et leur proches, de nouvelles pertes d’emplois.

De plus les ouvriers exigent la publication de la loi ajustant le salaire minimum. Les dirigeants du secteur syndical assimilent la lenteur des autorités dans ce dossier comme un refus d’ajuster les salaires par rapport à l’inflation.

Discussions autour du salaire minimum

Les techniciens des divers ministères concernés planchent depuis plusieurs jours sur le rapport du conseil supérieur des salaires (CSS), revoyant à la hausse le salaire minimum, afin de déterminer les implications sur le plan macroéconomie.

Le ministre Monazard rappelle que l’État doit trouver l’équilibre entre un salaire décent et l’attractivité du pays pour les entrepreneurs.

l’État doit s’assurer que le salaire minimum puisse permettre aux ouvriers d’acquérir les biens et services nécessaires, dit il tout en tenant compte de la nécessité de garantir la pérennité des emplois disponibles.

Au cours des 4 dernières années la crise sécuritaire a fait perdre des milliers d’emplois au secteur du textile.

 Le ministre Monazard signale que le secteur de la sous-traitance représente plus de 90% des exportations du pays.

Le gouvernement et les leaders du secteur privé s’évertuent à poursuivre les efforts en vue de convaincre les autorités américaines de la nécessité de renouveler les lois Hope et Help.

LLM / radio Métropole Haiti

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