
La commune de Petit-Goave (Ouest) a payé le plus lourd tribut lors du passage de l’ouragan Melissa. 19 personnes ont été tuées et 12 autres disparues, ce qui représente plus de 75% des pertes en vie humaine sur l’ensemble du territoire. Ces personnes, dont 9 enfants, ont été tuées lorsque la rivière a débordé de son lit et emporté des maisons non loin de la berge. La catastrophe aurait pu être évitée si les autorités locales et gouvernementales haïtiennes avaient curé le lit de la rivière. Les multiples correspondances des autorités municipales n’avaient pas permis de convaincre le gouvernement central de l’urgence de la situation. Une ultime tentative des notables la veille de l’arrivée de l’ouragan s’était soldée par un échec
La Digue, un vrai défi pour Petit Goave
La Digue, la principale rivière de la région, provoque des dégâts de manière récurrente. Les autres rivières ont également inondé plusieurs quartiers et provoqué des pertes agricole énormes.
Les habitants ayant construit leurs maisonnettes près du berge avaient conscience du danger et ne cessaient de réclamer des interventions du ministère des travaux publics. Toutefois ils avaient sous estimé la force de l’ouragan qui dans les premières heures s’était manifesté par une légère pluie.
Le lit de la rivière la Digue est rempli d’alluvions en provenance des bassins versants. Ce sont les erosions, résultant de la coupe d’arbres, qui ont accentué ce phénomène au cours des dernières années.
Le substitut du commissaire du gouvernement auprès de la cour de Cassation, maître Kebreau Zamor, originaire de la zone, est surpris de l’ampleur des dégâts. C’est la preuve de la forte dégradation de l’environnement, dit-il rappelant que La Digue reste un véritable défi. La construction du pont et le curage du lit au cours de la dernière décennie avaient donné un sursis aux citoyens.
Maître Zamor met l’accent sur la nécessité de réaliser une campagne et d’importants travaux pour se prémunir d’autres catastrophes. Il appelle à des interventions du gouvernement central en support aux autorités locales. En outre il tire la sonnette d’alarme sur le déchargement reçurent de tonnes d’immondices dans le lit de la rivière.
Les travaux doivent être de grande envergure puisqu’il faudra protéger les bassins versants qui ont également provoqué des inondations à Vialet.
De nombreux notables insistent sur la nécessité pour que les autorités municipales délocalisent les familles se trouvant tout près de la berge.
Planifier une vraie réponse
Le directeur général de la Direction de la Protection Civile, M. Emmanuel Pierre, s’est alarmé de la catastrophe et a déploré le refus des habitants de quitter cette zone vulnérable en dépit des appels des autorités locales.
La crue de la rivière n’a pas détruit le pont, a fait remarquer le correspondant de radio Métropole , Michèle Hilaire. La rivière est sorti de son lit durant la nuit surprenant les habitants dans leur sommeil.
Jusqu’à ce matin les sinistrés et les parents des victimes, qui avaient été transportés vers un centre d’hébergement, n’avaient pas reçu une assistance du gouvernement .
Hier le directeur du FAES avait donné l’assurance que des kits alimentaires et hygiéniques seraient acheminés dans la ville. Le FAES envisage d’utiliser les stocks prépositionnés dans le pôle Sud.
Toutefois maître Zamor prévient qu’il faudra plus que des kits et des planches pour les sinistrés. À son avis il faudra une vraie prise en charge pour les familles des victimes et des sinistrés.
LLM / radio Métropole Haïti

