L’arrêt des opérations de la compagnie Sunrise Airways scelle l’enclavement de la capitale haïtienne avant le début des fêtes de fin d’année. Il s’agit d’un coup dur pour le secteur aéronautique haïtien déjà confronté à d’énormes difficultés en raison de la grave crise sécuritaire.
Pour le porte parole de la Primature, M. Val Ené, l’attaque contre un appareil de la Sunrise Airways doit être interprétée comme une réaction des gangs aux multiples offensives des forces de l’ordre.
Les unités de la Police, appuyées par la Force de Répression des Gangs
(FRG) et les Forces armées d’Haïti (FADH), ont repris le contrôle de plusieurs quartiers notamment à Delmas et Croix des Bouquets. M. Ené en veut pour preuve le retour de nombreux déplacés dans le quartier de Delmas 19 et la reprise des activités économiques à l’intersection de la route de l’aéroport et de l’autoroute de Delmas.
Il annonce que le Premier Ministre, M. Didier Fils Aimé, doit tenir dans le meilleur délai une séance de travail avec les acteurs impliqués dans le secteur notamment la PNH, les FADH, l’Office nationale de l’aviation civile (OFNAC) et l’autorité aéroportuaire nationale (AAN).
L’OFNAC fait état du renforcement des dispositions sécuritaires et de la poursuite des activités à l’aéroport Toussaint Louverture.
La cessation des opérations de Sunrise intervient alors que des informations faisaient état de la réalisation de vols test à partir de la semaine prochaine.
Les conditions sécuritaires demeurent désastreuses
L’attaque contre un aéronef de Sunrise Airways est la preuve de les conditions sécuritaires ne sont pas rétablies dans l’environnement de l’aéroport Toussaint Louverture. En septembre dernier la FAA avait prorogé l’interdiction de vols des compagnies aériennes américaines à destination et au départ d’Haïti.
Au cours des derniers mois les autorités haïtiennes avaient réalisé un programme de destruction des constructions anarchiques dans le l’environnement immédiat de l’infrastructure aéroportuaire. Un détachement des forces armées d’Haïti est présente à l’aéroport et des patrouilles des unités spécialisées de la Police sont réalisées de manière intensive dans la zone.
Toutefois le périmètre de sécurisation requis pour le niveau standard n’a pas été atteint. Les spécialistes estiment que des tirs peuvent toucher les avions lors du processus d’atterrissage ou au décollage. Récemment l’agent exécutif intérimaire de Tabarre avait révélé qu’il n’y avait plus de séances de travail de la task force autour du dossier.
L’arrêt des opérations de la seule compagnie réalisant des vols domestiques à Port-au-Prince entrainera une diminution encore plus drastique des voyages des haïtiens de la diaspora pour la période des fêtes de fin d’année .
Il ne reste plus que la voie maritime pour rallier la capitale haïtienne. Des postes de péages des gangs persistent au nord comme au sud de la région métropolitaine de Port-au-Prince.
Les gangs renforcent l’encerclement de Port-au-Prince
Le week end écoulé l’étau s’est resserré sur les principaux axes routiers notamment la route nationale numéro 1. La reprise des rivalités entre les gangs de Martissant a entraîné le verrouillage de cet important axe routier contrôlé totalement par les gangs. En outre les bandits ont lancé de nouvelles offensives à Kenskof paralysant les activités sur cette route secondaire reliant l’Ouest au Sud-est. Le blocage des routes provoque une hausse des prix des produits. La semaine écoulée l’offensive des gangs contre le port de Varreux avait entraîné une hausse exponentielle des prix du carburant. Au sud de la capitale le week-end écoulé les prix des produits alimentaires notamment le haricot et le riz étaient en forte hausse.
LLM / radio Métropole Haïti