Le football propulse Haïti dans l’élite mondiale

Presqu’ inaccessible aux élites politiques et économiques haïtiennes, la capitale américaine, Washington D. C., a accueilli le week-end écoulé le football haïtien. Avec en introduction une bienvenue en créole et en apogée le tableau d’honneur pour le bicolore bleu et rouge, Haïti a pris part activement à la somptueuse cérémonie du tirage au sort de la coupe du monde 2026.  

Lors de ce grand rassemblement quadriennal, Haïti a brillé aux côtés des États Unis, du Canada et du Mexique, les pays hôtes de l’événement planétaire de l’été prochain.

De plus en étant tiré au sort dans le groupe C, Haïti s’est retrouvé côte à cote avec le Brésil, quintuple champion du monde.

À l’issue de la cérémonie, Haïti était toujours sous les feux des projecteurs. Dans la zone mixte, le sélectionneur Sébastien Migné, qui participe pour la première fois à cet événement, a répondu aux questions des journalistes notamment de O Globo du Brésil et de la BBC du Royaume-Uni. Les trois autres membres du groupe C ont désormais les yeux rivés sur Haïti. M. Migné a évoqué la visibilité d’Haïti lors de cette coupe du monde mais ses propos provoquent déjà la polémique. Les fans haïtiens sont ambitieux et rêvent de se qualifier pour le deuxième tour.

Le football, un véritable soft power

Plus de 2 000 personnes avaient assisté à cette cérémonie au Kennedy Center, non loin de la Maison Blanche. Il s’agit notamment des dirigeants des fédérations, des sélectionneurs nationaux et de plusieurs légendes du football. Ces anciens, qui ont brillé, étaient en plus grand nombre à cette fête. Parmi eux le capitaine de la sélection nationale lors de la coupe du monde de 1974. M. Wilner Nazaire était l’invité spécial de la FIFA sur recommandation du comité de normalisation. À son avis la présence d’Haïti à la coupe du monde scelle la renaissance du football haïtien sur la scène internationale.

Il confie avoir suivi le long et difficile parcours des grenadiers lors des éliminatoires. Nazaire, Guy Saint Vil et Philippe Vorbe étaient parmi les rares haïtiens évoluant à l’étranger avant 1974. Nazaire révèle que ces camarades du club français de Valencienne étaient sceptiques en ce qui a trait à une qualification d’Haïti. 

52 ans plus tard la tendance s’est inversée. La quasi-totalité des grenadiers jouent à l’étranger notamment en Europe. C’est une sélection universelle, analyse Patrice Dumont, ancien sélectionneur national. Les haïtiens viennent des États Unis, de la France, de l’Angleterre, du Portugal du Danemark, de l’Iran notamment.

Pour l’instant le focus est mis sur la préparation de l’équipe. Les dirigeants de la fédération et les fans rêvent de renforts importants. Ils espèrent intégrer des joueurs de Premier League et du championnat de France. 

LLM / radio Métropole Haiti

Publicité