
Le diplomate surinamien Albert Ramdin a officiellement pris ses fonctions ce lundi 26 mai 2025 en tant que nouveau Secrétaire général de l’Organisation des États américains (OEA), succédant à Luis Almagro. Lors de son discours d’investiture au siège de l’organisation, il a appelé à un sursaut collectif pour répondre aux crises régionales, plaçant en tête de ses préoccupations la situation dramatique en Haïti.
« Aujourd’hui, avec une profonde humilité […] j’entame mon mandat […] en tant que serviteur engagé des peuples des Amériques », a-t-il déclaré, promettant une OEA « plus réactive, inclusive et efficace », et soulignant l’urgence de retisser des liens entre les États membres face aux défis régionaux.Interrogé quelques semaines plus tôt par le Washington Diplomat (le 9 mai), Ramdin avait déjà lancé un avertissement sur l’état d’Haïti, qu’il juge au bord de l’effondrement. Il avait alors exclu toute perspective électorale dans les conditions actuelles : « Nous devons d’abord engager une démarche de consensus politique avant même d’envisager des élections », avait-il estimé.Depuis plusieurs mois, les violences des groupes armés plongent Port-au-Prince et certaines villes de Province dans un chaos généralisé. En 2024, plus de 5 600 personnes ont été tuées et un million déplacées, selon les chiffres évoqués par Ramdin. « Haïti s’enfonce dans le chaos », a-t-il déploré, appelant à une mobilisation internationale urgente pour rétablir l’ordre et enrayer la spirale de violence. Ramdin, qui connaît bien les rouages de l’organisation pour y avoir longtemps exercé, entend ancrer sa légitimité dans les résultats. Il promet une institution tournée vers « l’action », capable de répondre aux attentes concrètes des populations. « Je ne me fais aucune illusion : ce chemin sera ni facile, ni rapide », a-t-il reconnu, tout en assurant que l’OEA « est importante » et qu’elle saura « démontrer sa pertinence par l’action ».
Avec la crise haïtienne comme premier test, son mandat débute dans un contexte régional tendu, entre urgences humanitaires et fragilité démocratique.Marvens Pierre