Amaral Duclona condamné à 25 ans de prison

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Le chef de gang haïtien, Amaral Duclona, a été condamné vendredi, par la cour d’assises de Paris, à 25 ans de prison avec une peine de sûreté des deux-tiers, pour l’enlèvement, la séquestration et le meurtre d’un chef d’entreprise, Claude Bernard Lauture, en 2004 à Port-au-Prince, a constaté l’AFP. Les jurés sont allés au-delà des réquisitions de l’avocat général, Philippe Courroye, qui avait requis une peine de 25 ans, sans peine de sûreté. La veuve de la victime, Marie-Louise Michelle, a exprimé sa satisfaction après l’énoncé du verdict tout en regrettant l’absence de mise en cause de l’ex-président d’Haïti, Jean-Bertrand Aristide.« Votre verdict devra avoir une portée exceptionnelle», a de son côté lancé l’avocat général aux jurés à l’issue de deux heures de réquisitions. Selon l’avocat général, ce verdict vient « sanctionner la dangerosité de cet homme, chef de gang sanguinaire. Et, par-delà les frontières et les océans, (ce verdict) adresse un message fort à tous ceux qui méprisent la vie, pour leur dire que, tôt ou tard, arrive l’heure de la justice et qu’ils devront répondre de leurs actes». L’ancien ambassadeur de France a Port-au-Prince, Thierry Burkard a noté que c’est la première fois qu’un chef de gang haïtien était poursuivi devant une cour de justice. L’avocat de la défense d’Amaral Duclona avait plaidé l’acquittement en mettant en avant les manquements et faiblesses de l’enquête de la police haïtienne qui a servi de base à l’instruction française et l’absence de témoins clefs haïtiens qui n’ont pas répondu à la convocation de la cour d’assises. Pour Philippe Courroye au contraire, le dossier a apporté « des preuves accablantes et irréfutables » prouvant l’implication d’Amaral Duclona dans l’enlèvement, la séquestration et la mort du patron franco-haïtien. Selon le magistrat, il ne fait pas non plus de doute que «l’ombre du pouvoir de l’ancien président Aristide plane sur cet enlèvement, le gang de Duclona étant son bras armé». A l’audience, Marie-Louise Michelle, la veuve de la victime, avait dit sa conviction que l’enlèvement de son mari qui venait de rejoindre « le groupe des 184» opposé au régime d’Aristide, avait été « télécommandé » par l’ancien président et « exécuté par Duclona « . » Le mobile politique est évident « , a abondé l’avocat général en soulignant l’absence de négociation sur la rançon réclamée par les ravisseurs. « Quand on a enlevé Claude Bernard Lauture, on savait déjà qu’il ne retrouverait pas sa famille », a-t-il estimé.

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