
Amnesty International, une organisation qui promeut la défense des droits de l’Homme, a vivement réagi aux récentes mesures prises par les autorités dominicaines à l’encontre des migrants haïtiens, dénonçant une politique d’expulsions systématiques qu’elle juge discriminatoire et contraire aux droits humains.
Le président dominicain Luis Abinader a récemment exhorté les ressortissants haïtiens en situation irrégulière à quitter volontairement le pays, sous peine d’être activement recherchés et renvoyés en Haïti. Ces propos ont renforcé un climat de peur au sein des communautés haïtiennes vivant sur le territoire dominicain, où la pression migratoire s’accompagne désormais d’un sentiment d’insécurité croissante.
Une série de 15 mesures ont été annoncées par le président Abinader dans le cadre d’un plan de durcissement de la lutte contre l’immigration irrégulière. Désormais, les patients d’origine haïtienne doivent présenter des justificatifs tels que pièces d’identité, preuves de résidence, lettres de travail ou attestations de paiement. Même si les soins d’urgence sont encore autorisés, les patients sont ensuite expulsés s’ils ne remplissent pas les critères administratifs requis.
Depuis le 6 avril, un nouveau protocole impose aux hôpitaux de conditionner l’accès aux soins médicaux à la vérification du statut migratoire des patients. Ce protocole a provoqué l’indignation de l’organisation de défense des droits humains, qui y voit une atteinte directe au droit à la santé pour les populations les plus vulnérables.
87 femmes haïtiennes enceintes ont été arrêtées dans 33 établissements hospitaliers à travers le pays, dès le début de l’application de ces dispositions. Amnesty qualifie ces actions de cruelles et inacceptables, soulignant le risque de traitements inhumains et dégradants, notamment pour les personnes en situation de détresse médicale.
Amnesty International appelle le gouvernement dominicain à annuler cette mesure et à respecter les droits fondamentaux des migrants, en particulier leur accès aux soins sans condition de statut migratoire. L’organisation lance également un appel à la communauté internationale, estimant qu’une crise humanitaire est en cours à la frontière entre Haïti et la République dominicaine.
Marvens Pierre