» Amnesty International  » fait le point à l’occasion du deuxième anniversaire de la mort de Jean Léopold Dominique

L’organisation internationale de défense des droits de l’homme  » Amnesty International  » a exprimé ses vives préoccupations face à la lenteur de l’appareil judiciaire à faire le jour sur le meurtre du P.D.G. de Radio Haiti Inter , Jean Léopold Dominique , survenu le 3 avril 2000. Dans une interview accordée ce mardi 2 avril 2002 à Radio Métropole , l’un des responsables de l’organisation, Page Wilhite ,a indiqué que le piétinement de l’enquête met à nu les faiblesses persistantes du système judiciaire haitien . Radio Métropole a reçu un texte de « Amnesty International » intitulé : « Haiti , tant que justice n’aura pas été rendue à Jean Dominique ,l’Etat de droit restera une fiction  » , pour la circonstance qu’elle publie in extenso.  » Deux ans après le meurtre de Jean Dominique, journaliste de Radio Haïti Inter, et de Jean-Claude Louissaint, gardien de la station, les autorités haïtiennes doivent prendre des mesures concrètes pour traduire en justice les responsables de leur mort « , a déclaré « Amnesty International » dans un rapport publié ce jour (mardi 2 avril 2002). » Si les auteurs de ces homicides ne sont pas identifiés et jugés rapidement, impartialement et en toute transparence, les aspirations de la population haïtienne à l’Etat de droit seront irrémédiablement entamées « , a souligné l’organisation de défense des droits humains. Les assassinats de journalistes, indépendamment de leurs convictions politiques ou de leur histoire personnelle, ont des conséquences profondément néfastes sur toute société. La mort de Jean Dominique, qui avait critiqué sans ambages les dirigeants successifs d’Haïti sur une période de quarante ans, et de Jean-Claude Louissaint est d’autant plus troublante qu’ils ont été tués sous un gouvernement démocratiquement élu. » Les obstacles se sont accumulés au cours de l’enquête, si bien que les familles de Jean Dominique et de Jean-Claude Louissaint, ainsi que l’ensemble de la société haïtienne, ont été privées de leur droit de connaître la vérité et de voir les responsables contraints à rendre des comptes « , a indiqué  » Amnesty International ». L’enquête a notamment été entravée par le manque d’indépendance de la police et de l’appareil judiciaire, la passivité de ces institutions face aux militants du parti au pouvoir qui bafouent la loi, les violences des groupes armés agissant sous les auspices de responsables élus, les atteintes à la liberté d’expression, ainsi que les menaces et les agressions dirigées contre des journalistes. » Ces obstacles sont symptomatiques des principaux problèmes qui se posent aujourd’hui en Haïti sur le plan des droits humains, a fait observer « Amnesty International ». La conjonction de ces éléments a permis aux responsables de la mort de Jean Dominique et de Jean-Claude Louissaint de rester impunis. » En rendant pleinement justice de manière impartiale à ces deux hommes, les autorités apporteront non seulement la preuve de leur volonté de ne pas laisser impuni ce double meurtre, mais aussi de leur détermination à s’attaquer de front aux problèmes les plus tenaces qui font obstacle au respect des droits humains en Haïti, a poursuivi « Amnesty International ». » En revanche, si les autorités persistent dans leur immobilisme, elles causeront un tort irréparable aux aspirations des haïtiens qui souhaitent la fin de l’impunité et l’instauration d’un véritable Etat de droit « , a conclu l’organisation de défense des droits humains.

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