
L’ex Premier Ministre haïtien, M. Claude Joseph, en fonction lors de l’assassinat du président Jovenel Moïse, le 7 juillet 2021, ne décolère pas contre les autorités judiciaires haïtiennes qui peinent à rendre justice à la famille du président assassiné.
Il qualifie le processus judiciaire de théâtre de disgrace regrettant que les juges soient otages des tenants du système. Pour lui ce système de prédation qui capture, l’État, est uniquement bénéfique aux oligopoles. À ses yeux l’ordonnance du juge instructeur vise à récompenser les assassins et à punir les proches du président assassiné. C’est une ordonnance de la honte et bancale qui vise à récompenser les assassins, regrette M. Joseph considérant que le juge instructeur a raté son rendez vous avec l’histoire.
Les enquêtes haïtiennes visent les proches du président Moïse
Il attire l’attention sur les divergences d’approches entre les systèmes judiciaires haïtien et américain. Tandis que les juges américains ordonnent des réparations pour la veuve de M. Moïse, les juges haïtiens s’évertuent à poursuivre Mme Martine Moïse, note M. Joseph dénonçant les multiples convocations des proches du président assassiné. Même s’il condamne cette démarche l’ex Premier Ministre, dit être toujours prêt à répondre aux convocations des juges.
Interrogé sur sa responsabilité, M. Joseph fait valoir qu’en tant que chef du Conseil Supérieur de la Police Nationale ( CSPN) il n’avait pas la responsabilité directe de la sécurité du président. Le docteur Joseph souligne que la sécurité du chef de l’État dépend de la structure mise en place par la Présidence. C’est le chef de l’État qui a le contrôle de ces entités.
En ce qui a trait à l’incapacité des services de renseignement à s’informer du plan macabre, M. Joseph fait remarquer que les assassins et leur financeurs avaient investis des sommes colossales pour concrétiser pour parvenir à leur fin.
M. Joseph prône une investigation plus dynamique
Le dirigeant politique croit que les autorités judiciaires devraient orienter leurs investigations vers les personnes notamment des entrepreneurs qui avaient menacé le chef de l’État.
Il estime que les investigateurs judiciaires devraient s’atteler à faire la lumière sur certaines transactions financières douteuses réalisées par des entreprises.
Une fois de plus il accuse des entrepreneurs d’être en lien avec le magnicide. Même s’il ne dispose pas de preuves de leur culpabilité il juge important que les enquêteurs orientent leur investigations vers ces personnalités. Il faut explorer ces pistes, martèle t-il.
Le verdict populaire est connu
4 ans après le crime odieux l’enquête piétine.Toutefois l’ex Premier ministre assure que la population a déjà tiré les conclusions et identifié des coupables. Il est du même avis considérant que le président s’était fait des ennemis en mettant fin à certains contrats dans des secteurs tels l’énergie et la construction .
Par ailleurs il dénonce une campagne visant à assassiner la mémoire du président Jovenel Moïse. A son avis les poursuites judiciaires contre ses proches s’inscrivent dans cette démarche, orchestrée par ceux qui avaient assassiné son caractère avant de le tuer de manière macabre.
Tenant compte de l’incapacité du système judiciaire haïtien à réaliser l’enquête, l’ex Premier Ministre recommande la création d’un tribunal pénal international.
LLM / radio Métropole Haïti