Débat autour de la prochaine étape de la transition 

Le mandat du Conseiller Président, Laurent Saint-Cyr, qui doit débuter la semaine prochaine, pourrait être le plus mouvementé du Conseil Présidentiel de Transition (CPT). Le dernier coordonnateur de la Présidence de transition devra passer la main à une nouvelle équipe provisoire ou élue. De nombreuses voix s’élèvent recommandant des formules diverses et variées visant à assumer la gouvernance de la nation. Outre les voix des acteurs, déjà impliqués dans l’accord du 3 avril 2024, d’autres personnalités ont fait part de leurs propositions de sortie de crise. Les parties prenantes de l’accord du 3 avril ont entrepris de nouvelles consultations depuis plusieurs mois sous les auspices du Groupe des éminentes personnalités de la Caricom. Entre temps d’autres acteurs politiques s’activent notamment autour d’une présidence provisoire assumée par la Cour de Cassation. Les pro Cour de Cassation et les réformistes du CPT tentent de convaincre avec leurs argumentaires.

Les pros Cour de Cassation

Les acteurs politiques prônant la désignation d’un juge de la Cour de Cassation à la Présidence provisoire sont les plus audibles en cette période. Des acteurs impliqués dans la formation du CPT notamment M.Emmanuel Ménard, de Force Louverturienne Réformiste et Himmler Rébu du Greh font valoir que c’est l’option la plus légitime parce que proche de la tradition politique haïtienne.

Toutefois des divergences persistent sur le choix du juge de cette Cour suprême. Certains dirigeants politiques veulent écarter les juges nommés par le Premier Ministre Ariel Henry et le président Jovenel Moïse. De l’avis de ces dirigeants politiques il faudrait désigner un juge indépendant.

 M. Charles Henry Baker, ancien candidat à la Présidence, préconise la désignation de l’ancien président de la Cour de Cassation écarté par le président Moïse. A ses yeux c’est le dernier président de la Cour de cassation nommé suivant les prescrits de la Constitution. M. Baker, qui a répondu aux questions des journalistes après une longue période de silence, assure que la constitution de 1987 dans sa version créole est toujours en vigueur. L’entrepreneur est exaspéré par la crise et souhaite un consensus pour mettre un terme à la gouvernance du CPT.

Il regrette les nombreuses élections truquées qui ont contribué à enliser le pays dans la crise. 

En outre il révèle que son enterprise avait été incendié par les bandits et qu’il se contente de concentrer ses forces sur l’agriculture. Même s’il n’entend plus revenir en tant que candidat à la présidence il reste impliqué dans l’appui au renforcement de la société civile.

Certains acteurs appellent à des réformes 

Si l’échec du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) fait consensus entre tous les acteurs certains d’entre eux recommandent une réforme dans le cadre d’une nouvelle version de la transition. C’est l’avis de l’éducateur M. André Lafontant Joseph. Pour lui la principale cause de l’échec du CPT est l’absence de l’organisme de contrôle de l’action gouvernementale, pourtant prévue dans l’accord. Il prône la mise en place de cet organisme qui aura la charge du processus de transition. M. Joseph envisage une démission des Conseillers Présidents et la tenue d’élection par les membres de l’organisme de contrôle. Ces élections seront ouverts et n’impliqueront pas uniquement des partis politiques, prévient M. Joseph.

La reddition de compte doit être systématique, dit il regrettant que les membres du CPT s’étaient attribué les pleins pouvoirs.

LLM / radio Métropole Haïti 

Publicité