Débat autour d’une force spéciale pour Haïti 

Un nouveau projet de résolution du conseil de sécurité de l’ONU sur Haïti est dans les pipelines. Les médias font état d’un document qui sera présenté par les Etats Unis et le Panama et qui prône le déploiement d’une force de 5500 membres en vue d’arrêter les bandits.

Le projet de résolution vise à transformer la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité (MMSS) en une force plus importante. 

En février 2025 le Secrétaire Général de l’ONU avait dans son rapport constaté que la MMSS avec environ un millier de policier n’a pas été en mesure de suivre l’expansion spectaculaire des gangs.

Le projet de résolution prévoit le fonctionnement de la force en coopération avec le gouvernement haïtien sur un mandat initial de 12 mois. La force pourrait arrêter et détenir des membres des gangs. Le projet de cette force doit être approuvé par les membres du conseil de sécurité du conseil de sécurité des nations unies.  

Les difficultés d’implémentation de cette force 

Le spécialiste en relation internationale, M. Pierre Antoine Louis, reste perplexe sur la position de la Russie et de la Chine qui avaient fait échoué d’autres tentatives similaires au conseil de sécurité.

De l’avis de M. Louis il s’agira d’une force de nature militaire. Il s’attend donc à une transformation de la MMSS ou à la création d’une autre force sans les policiers kényans.

M. Louis fait remarquer que le mandat de la MMSS arrive à terme le 29 septembre 2025 et que ce sera l’occasion pour le conseil de sécurité de proroger ou non son mandat.

Pour l’ancien haut fonctionnaire de l’ONU il ne devrait avoir aucun problème pour trouver les effectifs pour la force. Il rappelle que plusieurs pays africains dont le Bénin, l’Ouganda et le Rwanda avaient exprimé leur velléité d’aider Haïti. 

M. Louis estime que le véritable problème sera le financement de cette force. Il fait valoir que les forces sous mandat de l’ONU, à l’instar de la Minustah, ne sont pas confrontées à des problèmes financiers puisqu’ils sont prises en charge dans le budget de l’ONU. Le spécialiste n’est pas convaincu qu’un appel pour des contributions volontaires puisse permettre de mobiliser les ressources nécessaires .

Des opérations indépendantes 

Le projet de résolution envisage des opérations indépendante et ciblées en vue de neutraliser, isoler et dissuader les gangs qui terrorisent la population. L’ex diplomate américain croit que cette disposition vise à garantir l’autonomie de la force. L’état major de la force pourra, à partir de ses renseignements, lancer des opérations sans l’approbation du gouvernement ou des forces armées d’Haïti.

Toutefois M. Louis juge que ce scénario ne se réalisera pas parce qu’il provoquerait une certaine frustration des autorités sécuritaires haïtiennes. De plus il évoque des contraintes de connaissance du terrain et de connaissance linguistique pouvant dissuader les responsables de la force d’adopter une telle posture.

En outre la force assurerait la sécurité des infrastructures essentielles notamment les ports et aéroports ainsi que les écoles et hôpitaux aux côtés de la Police et des forces armées haïtiennes.

LLM / radio Métropole Haïti 

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