Dégradation des conditions sanitaires à Port-au-Prince, les environnementalistes redoutent une épidémie de choléra

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Toutes les conditions sont réunies pour développer le vibrion cholérique dans la région métropolitaine de Port-au-Prince, estiment des environnementalistes haïtiens. Ces derniers se déclarent préoccupés face aux risques croissants d’une épidémie de choléra en Haïti. Il y a urgence d’agir , affirment ces experts qui appellent les autorités à assumer leurs responsabilités. La capitale haïtienne se transforme, peu à peu, en un véritable site d’ordures où l’on jette, ça et là, des déchets de toutes sortes, déplorent-ils. Pire, ces fatras sont brûlés, de jour comme de nuit, dans les zones de forte concentration. « La fumée qui se dégage en permanence pollue l’air que nous respirons, l’eau que nous buvons et les aliments que nous consommons » fait remarquer l’agronomme André Victor. « Cette dégradation accélérée des conditions sanitaires a de lourdes conséquences sur la santé de la population » a-t-il ajouté indiquant que la grippe, la fièvre, les maladies respiratoires et diarrhéiques sont le lot quotidien des enfants, des adultes et des personnes âgées. L’expert haïtien dénonce un laisser-aller généralisé d’autant que les habitants de la capitale, pour la plupart, sont plutôt naïfs et insouciants. « Ce problème traine depuis trop longtemps déjà et c’est malheureux de constater que les promesses faites par les responsables tardent à être respectées » s’est-il-indigné. L’environnementaliste est également triste de voir Port-au-Prince dans cet état de malpropreté pendant la période des fêtes. Exceptionnellement, cette année, la capitale haïtienne a accueilli le père Noël sur des montagne d’ordures. Ce 25 décembre, on respirait encore la poussière des pneus calcinés lors des violences qui ont suivi le coup d’Etat du 17 décembre en Haïti annoncé par le gouvernement lavalas. Mais qu’est-ce qui est à la base de ce laisser-aller généralisé? s’interroge l’agronomme André Victor. L’argent et l’expertise qu’il faut pour adresser le problème ne font pas défaut, selon lui. M. Victor rappelle que cette problématique a été, à plusieurs reprises, approchée par des experts dans des ateliers. Différentes propositions ont été faites en vue d’assainir la capitale tout en rentabilisant les tonnes de fatras produits dans la région métropolitaine de Port-au-Prince. Une volonté doit se manifester pour espérer résoudre ce problème avant qu’il ne soit trop tard car le danger d’une épidémie est presque total, avertit l’agronomme André Victor.

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