Des doutes persistent sur le rétablissement du climat sécuritaire 

La détérioration du climat sécuritaire demeure la principale préoccupation des gouvernants et des citoyens haïtiens. Si les récentes opérations notamment à Torcel et au bas de Delmas ont permis de repousser les gangs et de récupérer certains espaces, les groupes criminels continuent leur offensives notamment à Kenskof et dans le bas Artibonite.

Les autorités gouvernementales haïtiennes émettent des signaux divergents en ce qui a trait au climat sécuritaire. La semaine écoulée le Conseiller Président M. Louis Gérald Gilles avait affiché un certain optimisme promettant le retour d’un climat sécuritaire dès le mois d’août 2025. 

Ces affirmations optimistes n’ont pas été confirmées par le ministre de la justice qui, dans une correspondance au chef de la Police, a requis un renforcement du dispositif sécuritaire dans la capitale. Le Garde des Sceaux redoute une escalade au cours des prochains jours.

Les craintes du ministre Pélissier sont conformes au constat du Représentant Spécial du Secrétaire Général de l’ONU. La cheffe du Binuh avait, dans son dernier rapport, tiré la sonnette d’alarme en raison de l’extension des zones contrôlées par les gangs dans l’Artibonite et le Centre.

 La terreur s’installe dans l’Artibonite 

Les gangs imposent la terreur dans le plusieurs communes de l’Artibonite et du Centre, telles Petite Rivière , Marchand Dessalines, Liancourt, Mirebalais, Saut d’eau et Lascahobas. Selon les dernières statistiques le nombre de sites de déplacés internes dans ces deux départements est supérieur à celui dans la région métropolitaine de Port-au-Prince. 

En plus des gangs Cocorat Sans Ras et Grand Griff, le gang Taliban de Canaan impose la terreur dans la région. En début de semaine le gang Cocorat Sans Ras avait réalisé un assaut à Marchand Dessalines. Le commissariat a été incendié et les terroristes ont emporté des équipements de la PNH. Dans le même temps le gang de Savien lançait une nouvelle offensive contre les habitants de Jean Denis.

Et hier les criminels avaient lancé un assaut contre Liancourt. Plusieurs personnes ont été tuées par les bandits qui étaient toujours sur place ce vendredi 18 juillet 2025.

Les bandits consolident leur présence à Saut d’eau 

À Saut d’eau les bandits s’évertuent à consolider la zone sous leur contrôle. Ils ont pu réaliser des festivités à l’occasion de la fête patronale Notre Dame du Mont Carmel, le 16 juillet 2025. Des résidents, qui étaient revenus sur leur habitations, ont été contraints de prendre part aux festivités. Ces résidents ont bénéficié du transport à bord de motocyclettes appartenant aux bandits. Ces gens n’avaient pas le choix et se sont accommodés pour éviter le courroux des terroristes. L’église catholique avait été rouverte trois mois après la chute de la ville. 

La Mairesse de Saut d’eau, Marie André Ruth Tellus, qui avait fui la zone, se désole que les citoyens soient livrés à eux mêmes. Elle explique que de nombreux déplacés, exténués sur les places publiques de Hinche, s’étaient résolus à revenir cohabiter avec les criminels. Elle informe que les bandits avaient organisé un convoi avec plus de 25 vehicules à partir de leur base à Canaan. Cette logistique s’est déployée au vu et au su de tous, dit elle expliquant que les bandits sont passés au morne Cabri et pour joindre Mirebalais. Plusieurs chefs de gangs du regroupement criminel etaient présents lors de cette fête patronale. 

Elle révèle que de nombreux bandits sont originaires de Saut d’eau. Ce sont ces malfrats qui ont livré la commune, conclut-elle.

LLM / radio Métropole Haïti 

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