
« Nous sommes préoccupés de l’éventualité de déportations massives de milliers de migrants haïtiens à l’expiration, à la fin du mois de juin 2015, du délai accordé à ces derniers pour se faire enregistrer dans le cadre du Plan National de Régulation des Etrangers (PNRE) du Gouvernement de la République dominicaine », ont déclaré des organisations de la société civile d’Haïti et de République Dominicaine. Réunis à Belladѐre la semaine dernière pour réfléchir sur la situation actuelle des relations entre les deux pays, ces organisations – à travers une déclaration rendue publique – ont réaffirmé leur engagement de continuer à travailler pour la paix, la concertation et la résolution, dans le dialogue, de tout problème qui concerne ces relations. A cet égard, les organisations se disent regrettées que les gouvernements des deux pays n’aient pas profité des différentes rencontres qu’ils ont eues au cours des derniers mois pour mettre en place des mécanismes plus réalistes susceptibles de faciliter l’application du plan PNRE. Elles regrettent également la poursuite des déportations qui ont tendance à augmenter depuis le début de l’année 2015, malgré les dispositions du PNRE qui recommande l’arrêt de ces opérations pendant que se déroule le processus d’enregistrement des migrants. En conséquence, les organisations signataires de la Déclaration appellent les autorités des deux pays à faire tout ce qui est en leur pouvoir afin d’éviter que des déportations massives, indiscriminées, aient lieu dans les jours à venir. De plus, ces organisations encouragent exhortent les autorités haïtiennes et dominicaines à se réunir rapidement autour du plan de régularisation dont la mise en application requiert des interventions de la part des autorités des deux pays et une bonne collaboration et coordination entre elles. Elles les invitent aussi à prendre des mesures les plus aptes et réalistes afin de résoudre le problème de la citoyenneté et de la nationalité de leurs ressortissants ; de mettre en place un programme d’information et de sensibilisation pour que les personnes concernées puissent comprendre l’importance de la régularisation. En conclusion, les organisations demandent, de manière spécifique, au gouvernement dominicain d’arrêter les rapatriements qui se font actuellement à la frontière en vue de donner aux gens qui le souhaitent la possibilité de se faire enregistrer et encouragent les deux gouvernements à maintenir entre eux un dialogue permanent, ouvert et sincère. MJ/Radio Métropole Haïti