Fait saillant de l’actualité | Ukraine : des bruits de bottes aux portes de l’Europe

Bruits de bottes aux portes de l’Europe : après le feu vert obtenu samedi par Vladimir Poutine pour une intervention armée russe en Ukraine, les Occidentaux multiplient les pressions pour éviter une guerre.L’état d’alerte a été décrété face aux menaces qui pèsent sur la Crimée et l’est du pays. »Nous appelons la Russie et l’Union européenne à faire face à leur responsabilité commune: celle de permettre le développement démocratique et harmonieux de l’Ukraine, d’une Ukraine dont il faut préserver l’unité ».La Yalta European Strategy (YES), auteur de l’appel au calme, est un think-tank qui se veut non partisan et qui travaille au rapprochement entre l’Ukraine et l’Union européenne. »Nous leur demandons par conséquent de travailler de concert pour garantir l’intégrité territoriale pleine et entière de l’Ukraine ». La YES plaide par ailleurs pour l’organisation d’une conférence sur le futur de l’Ukraine dans les plus brefs délais ».Serait-ce la guerre en Europe ? Pour les uns, le risque est grand de l’éclatement d’un conflit armé, pour les autres, la guerre a déjà commencé depuis un bon bout de temps : « Après la Yougoslavie, l’Ukraine », constate Thierry Meyssan du Réseau Voltaire (RV), un autre think-tank européen très au fait de l’actualité en Europe. »C’est à tort, écrit-il dans le blog du RV, que les opinions publiques ouest-européennes observent la crise ukrainienne comme une rivalité entre Occidentaux et Russes. En réalité, Washington ne cherche pas à faire basculer le pays vers l’Union européenne, mais à priver la Russie d’un de ses partenaires historiques. Pour ce faire, les États-Unis sont prêts à déclencher une nouvelle guerre civile sur le continent ». Pour le Réseau Voltaire, ce qui se passe au fond dans la région est dû au fait que « Washington et Moscou se livrent bataille en Ukraine ».Une « nouvelle Guerre froide » est en cours, en déduit-il, opposant la rue au peuple. »La rue contre le peuple », l’analyse du RV est implacable : « Sous le contrôle et en présence de diplomates états-uniens, la Verkhvna Rada ukrainienne a opéré un coup d’État, les 22 et 23 février 2014. Le Parlement a d’abord pris acte de la démission forcée de son président et élu à sa place l’ancien patron des services secrets, Olexandre Tourtchinov ». « Puis, 328 députés sur 450 ont abrogé la Constitution et lui ont substitué celle de 2004 [1], c’est-à-dire sans référendum et en situation d’urgence en violation des articles 156 et 157 de la Constitution ».Dans la foulée, les députés ont destitué le président de la République, Viktor Ianoukovytch, sans respecter la procédure d’impeachment et sans contrôle de la Cour constitutionnelle, c’est-à-dire en violation de l’article 111 de la Constitution.Le miracle économique ukrainien a suscité bien des tensions au sein d’une société divisée, ouvrant le pays aux influences étrangères, a constaté le Réseau Voltaire. « Partenaire stratégique pour la Russie, avec ses gazoducs et son ouverture en Mer Noire, l’Ukraine attise les appétits états-uniens qui la voient déjà dans l’OTAN et dans l’Union européenne », a-t-il soutenu. « Moscou et Washington ont choisi leurs candidats à la prochaine élection présidentielle et ne ménagent pas leurs efforts pour les soutenir. En faisant miroiter des accords économiques pour le premier, en formant et finançant associations et partis politiques pour le second ».Entretemps, en Crimée, c’est la flambée des violences entre anti et pro-Russie.Pour en savoir davantage, lire : « Washington et Moscou se livrent bataille en Ukraine » > http://www.voltairenet.org/article15391.html Après la Yougoslavie, l’Ukraine ? > http://www.voltairenet.org/article182044.html HA/radio Métropole Haïti Crédit photo : RFI

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