La décision du premier ministre , Gérard Latortue, de geler les relations d’Haiti avec la Jamaïque est saluée par une bonne partie des diplomates haitiens. Bon nombre d’anciens ambassadeurs considèrent la mesure comme appropriée par rapport à l’attitude agressive de la Jamaïque, par ricochet de la CARICOM, vis-à-vis du pays depuis quelque temps. Acte inamical, geste d’inimitié ou encore provocateur, peu importe le terme utilisé, il est clair que pour les pro-Latortue, le comportement de la Jamaïque est condamnable. Sur toute la ligne, le premier ministre haïtien a raison, dit-on, pour avoir décidé de geler les relations entre Kingston et Port-au-Prince à cause de l’invitation faite à M. Aristide de séjourner à la Jamaïque pendant dix (10) semaines. « C’est inacceptable », pour répéter Myrtho Bonhomme, professeur en relations internationales, qui en tant que connaisseur en la matière estime que Gérard Latortue est dans la note. Et c’est la même réaction chez beaucoup d’autres experts en relations internationales qui épousent la cause du premier ministre. En tant qu’ancien ambassadeur d’Haïti au Paraguay, Alix Balmyr sort lui aussi des arguments pour conforter Monsieur Latortue dans sa décision. « Il était temps qu’Haiti frappe du poing sur la table » , affirme M. Balmyr . Latortue a raison d’être mécontent, disent ces diplomates qui ne voient aucun inconvenient à ce que le chef du gouvernement agisse de la sorte. D’ailleurs dans l’Etat actuel des choses, Gérard Latortue paraît le mieux placé pour donner une telle réplique à son homologue de la Jamaïque, avancent-ils. Le seul pêché commis par ce dernier c’est d’avoir choisi d’héberger chez lui à plus d’une centaine de kilomètres de nos frontières, Jean Bertrand Aristide, dont presque tous les secteurs en Haïti redoutent la présence même lointaine voire à moins d’une heure de vol de Port-au-Prince. Le professeur Jean Robert Simonise assimile à une erreur de stratégie la décision prise par le premier ministre haitien . Dans une interview accordée à Radio Métropole , M. Simonise estime que cette mesure risque d’avoir des répercurssions négatives sur la coopération entre Haiti et la CARICOM. Jean Robert Simonise cite à titre d’exemple la situation des 40 000 compatriotes se trouvant aux Bahamas qui méritent d’être prise en considération . Le diplomate Hervé Denis prend le contre-pied des déclarations faites par le professeur Simonise . M. Denis qui avait été ambassadeur d’Haiti notamment au Canada salue la prise de position du premier ministre Latortue. Pour le diplomate de carrière , il était temps qu’Haiti se fasse respecter sur la scène internationale. Pour sa part , le professeur Gérard Pierre Charles juge appropriée la décision du premier ministre d’autoriser le gel des relations avec la Jamaïque. M. Pierre Charles qui était l’invité du Journal du Matin du mardi 16 mars de Radio Métropole dénonce le fait que la CARICOM ait toujours défendu la cause d’Aristide au mépris des intérêts de la population haitienne . L’avocat Frizto Canton apporte son plein soutien à la décision prise par le premier ministre de geler les relations d’Haiti avec la Jamaïque. M. Canton fustige du même coup le comportement du gouvernement jamaïcain qui dit ne pas reconnaître les nouvelles autorités haitiennes. Le premier ministre Gérard Latortue confirme sa décision de geler les relations d’Haiti avec la Jamaïque . M. Latortue affirme que cette décision était nécessaire au regard de l’attitude affichée par le premier ministre jamaïcain, Percival Patterson. Gérard Latortue déclare qu’il ne craint pas de représailles de la part de la Jamaïque et de la CARICOM . Il soutient qu’il a l’appui de la plupart des secteurs en Haiti et à l’étranger et que la CARICOM a davantage à perdre qu’Haiti .
Gel des relations entre Haiti et la Jamaïque : Latortue soutenu par l’ensemble des secteurs
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