
Dès novembre prochain, Haïti sera en mesure d’exporter des produits agricoles et agro-industriels vers le Venezuela en paiement d’une partie de la dette contractée pour l’achat de produits pétroliers dans le cadre de l’accord PetroCaribe.L’annonce a été faite ce mardi par le ministre haïtien de l’agriculture, Thomas Jacques, de retour d’une visite officielle de 24 heures au Venezuela, en compagnie du Premier ministre Laurent Lamothe et d’autres officiels haïtiens. Le café, le sirop de canne à sucre, la banane et l’haricot noir, figurent sur la liste des denrées agricoles qui seront exportées vers le Venezuela, auxquelles il faudra désormais ajouter des produits agricoles à valeur ajoutée comme la farine, les produits laitiers et les pates alimentaires. De plus en plus de pays membres de l’accord Petrocaribe envisagent de mettre leurs avantages comparatifs à profit pour payer une partie de la dette pétrolière contractée dans le cadre de l’accord Petrocaribe. Le Ministère de l’Agriculture a adopté en aout dernier un Plan de relance agricole triennal pour la mise en place du programme d’échange « denrées alimentaires contre pétrole » avec le Venezuela. Il s’agit d’un train de mesures visant le renforcement du secteur agricole pour transformer la politique d’importation [d’aliments] en une véritable politique de production locale, avait précisé le ministre de l’agriculture Thomas Jacques. »Notre objectif est de parvenir à une étape où l’on sera en mesure d’exporter des produits agricoles pour un montant de 12 millions de dollars annuellement, vers le Venezuela, sans pour autant réduire la quantité de denrées alimentaires consommée localement ». « Nous avons identifié des produits où nous avons déjà une habitude d’exportation, tels que le café, le cacao et la mangue […] nous avons également identifié près de 16 produits, avec lesquels nous pouvons commencer à entrer en négociation avec le Venezuela. Ce sont, entre autres, le café, le cacao, le haricot, le poids congo (pois d’Angole), la banane, le sirop de canne, le riz Sheila (variété de riz locale), le manioc et l’igname […] ».D’autres projets, dont l’aménagement de 3,000 ha de forêt et la plantation de patate douce et de moringa pour produire des aliments pour le bétail ont par ailleurs retenu l’attention des autorités vénézuéliennes.Et pour atteindre cet objectif, il va falloir augmenter la production des produits de grande consommation afin de pouvoir envoyer une partie, sur le marché vénézuélien et l’autre sur le marché local. « L’agriculture doit nourrir la population et également contribuer de manière significative au développement du pays », a déclaré le Secrétaire d’État à la Relance agricole, Vernet Joseph, convaincu qu’il faut faire du secteur agricole un pôle stratégique de développement en Haïti. La capacité d’Haïti à nourrir sa population est chaque jour remise en question. Pour parvenir à une certaine autosuffisance alimentaire dans ce pays, il faudrait un véritable changement de paradigme, indiquent les experts, sceptiques. Le Venezuela et Haïti signeront le 18 octobre prochain un accord phytosanitaire couvrant les produits destinés à l’exportation.HA/Radio Métropole Haïti