Haïti – Presse : la MINUSTAH n’assume pas avoir fait obstruction au travail de Télé Haïti

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La Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH) n’a pas assumé avoir fait obstruction, le 31 mai 2005, à la couverture par Télé Haïti d’une conférence à l’Académie nationale de Police, à Frères (Est de la capitale). « Nous ne sommes pas au courant » du fait que des militaires de la MINUSTAH avaient retenu le cameraman Jean Joseph Noneau pendant un quart d’heure, a indiqué le colonel Philippe Kleb, soutenu par le porte-parole de la mission Toussaint Congo Doudou, au cours de leur conférence hebdomadaire. Dénonçant l’incident comme « une atteinte grave à la liberté de la presse et au droit du public à l’information », la salle de rédaction de Télé Haïti s’ était indignée du comportement des agents de la MINUSTAH qui avaient pointé leurs armes en direction du cameraman Noneau, lui intimant l’ordre de leur remettre la cassette d’enregistrement de la conférence donnée par un groupe d’anciens militaires haïtiens. Quelques heures plus tard, la cassette a été ramenée à la station par des agents de la MINUSTAH qui « ont pris le soin de l’endommager, d’enlever la bande magnétique, rendant donc la cassette inutilisable ». Le cameraman de Télé Haïti avait eu la présence d’esprit de donner à ces agents de la force ONUsienne une autre cassette en lieu et place de celle réclamée. La conférence de presse, donnée à l’Académie de Police le 31 mai, était l’ occasion pour d’anciens militaires haïtiens de lancer un ultimatum au gouvernement provisoire, jusqu’au 15 juin 2005, pour réclamer les indemnités promises, dont le processus de règlement a été entamé en décembre 2004. D’ici au 15 juin 2005, « le gouvernement doit être en mesure de fournir deux des trois tranches des compensations promises », ont-ils exigé des autorités intérimaires, en plus de l’asile dans un pays étranger, craignant, disent-ils, pour leur sécurité suite à la violence grandissante qui sévit dans le pays. Le 17 décembre 2004, ces ex-membres des Forces Armées d’Haïti (FAD’H) s’ étaient rendus à la police après avoir occupé pendant quelques jours l’ ancienne résidence privée de l’ex-président Jean Bertrand Aristide, déchu le 29 février 2004. Depuis lors, ce groupe généralement appelé « militaires démobilisés » loge à l’Académie de Police. Alter Presse, 2 juin 2005

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