Intenses activités diplomatiques sur la crise haïtienne

La crise haïtienne préoccupe de plus en plus la communauté internationale. Les partenaires d’Haïti et les organisations internationales multiplient les séances de travail en vue de trouver une solution à la grave crise sécuritaire en Haïti. Des séances de travail ont eu lieu au conseil de sécurité de l’ONU, au département d’État et au bureau du secrétaire général de l’organisation des Etats Américains (OEA).

En début de semaine les membres du conseil de sécurité des Nations Unies, le secrétaire général de l’OEA, M. Albert Ramdin, ainsi que le sous secrétaire d’État américain, Christopher Landau, ont planché sur le dossier d’Haïti.

A l’ONU, lors de la séance ayant permis le renouvellement du mandat du Binuh, la Représentante des Etats Unis a considéré que la présence continue du BINUH permettra d’aider Haïti sur la voie de sa transition démocratique, même s’il ne représente qu’un seul élément de la riposte internationale en matière de sécurité. Les États-Unis continuent de collaborer étroitement avec ceux qui investissent dans la sécurité d’Haïti, a t-elle laissé entendre .

L’OEA et le département d’État sont préoccupés 

Le Secrétaire général de l’OEA, M. Albert Ramdin a annoncé la convocation d’une réunion du groupe des amis d’Haïti pour le 29 juillet 2025. M. Ramdin à réitéré, à l’issue de sa rencontre avec le Premier Ministre haïtien, l’engagement indéfectible de l’OEA à travers la feuille de route en cinq piliers, axée sur la gouvernance, l’assistance humanitaire, la sécurité, les élections et le développement durable.

Par ailleurs, le Secrétaire d’État adjoint, M. Christopher Landau, s’est entretenu avec le Premier Ministre haïtien, M. Alix Didier Fils Aimé. L’officiel américain a fait valoir qu’Haïti constituait une menace pour la sécurité régionale et nationale. 

Il a également exprimé le soutien des États-Unis à la Mission Multinationale de soutien à la Sécurité, tout en insistant sur la nécessité d’un meilleur partage des responsabilités.

Des experts restent perplexes

Expert en relation internationale, M. Pierre Antoine Louis, n’est nullement enthousiasmé par ces multiples séances de travail. Il croit déceler une certaine confusion dans les positions des organisations internationales. A son avis les multiples rencontres à l’ONU, au département d’État, à l’OEA et la Caricom témoignent de préférence d’un mauvais traitement du dossier haïtien. Il déplore un manque de signaux clairs et concordants. L’ancien diplomate rappelle que le sous secrétaire d’État avait récemment pressé l’organisation hémisphérique à être plus proactif en vue de trouver une solution à la crise haïtienne.

De plus M. Louis est plutôt pessimiste sur le financement de la mission multinationale par les pays de la région notamment à cause des problèmes géopolitique. Par ailleurs il dit déceler une confusion entre les autorités haïtiennes. Il évoque notamment les dissensions entre le coordonnateur du CPT et le Premier Ministre. Il en veut pour preuve la dernière déclaration du Conseiller Président, M. Fritz Alphonse Jean, faisant état de la non communication par la Primature de l’agenda du Premier Ministre lors de son déplacement à Washington. M. Louis s’étonne que ce problème, reproché au Premier Ministre Conille, puisse refaire surface d’autant que M. Fils Aimé en 8 mois n’avait pratiquement pas effectué de mission diplomatique. Pire au sein du CPT, M. Louis note une confusion et un manque de cohérence notamment sur la diplomatie. Il juge qu’il revient aux acteurs haïtiens d’abord de prendre en main la gouvernance de la nation.

LLM / radio Métropole Haïti 

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