Interrogations sur l’action de la MMSS 

Le bilan de la première année de la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité (MMSS) est au centre des préoccupations des experts et de la population. De nombreux spécialistes se confortent dans leur prévisions relatives à l’incapacité d’une force de police internationale à démanteler les gangs.

Dans son dernier rapport Human Rights Watch (HRW) indique qu’un an après le déploiement du premier contingent de policiers kényans les violences et les atteintes aux droits humains continuent à augmenter.

Les violences notamment dans la capitale ont touché au moins 2 680 personnes et fait 957 blessés. En outre le nombre de déplacés a cru de manière exponentielle atteignant 1.3 million de personnes. Où qu’ils aillent la faim, la peur et l’insécurité les poursuivent, déplore Mme Nathalye Cotrino, chercheuse senior auprès de la division Amériques à Human Rights Watch.

Les personnes déplacées, représentant près de 11 % de la population d’Haïti, se réfugient actuellement dans les dix départements du pays. Nombre d’entre eux se retrouvent dans des conditions précaires dans les 246 sites de déplacés.

Transformer la mission 

Aux yeux de Mme Cotrino le conseil de sécurité de l’ONU devrait mettre fin à son inaction et transformer la MMSS en mission des Nations Unies à part entière, dotée du personnel, des ressources et du mandat lui permettant de protéger efficacement la population haïtienne. 

Le Conseil de sécurité de l’ONU devrait veiller à ce que la MMSS reçoive le personnel et les ressources nécessaires pour mener à bien son mandat, et convienne de mesures pour transformer cette mission en opération à part entière des Nations Unies, capable de protéger les droits humains et d’éviter une escalade encore plus dramatique des violences.

La MMSS contribue à rétablir la paix assure son porte parole 

Les responsables font état d’une certaine efficacité de la MMSS. Le porte parole Jacques Umbaka a tout de même reconnu qu’il y a une insuffisance de ressources humaines et matérielles. Il soutient que la mission serait déjà achevée si les moyens nécessaires étaient disponibles.

La mission compte moins d’un millier de policiers alors que la résolution de l’ONU en prévoyait 2 500.

Il assure toutefois que la mission fait avec ce qu’elle a.

En ce qui a trait à l’absence de rapport sur l’avancée des opérations, M. Umbaka confie qu’il s’agit d’une communication stratégique. En raison des opérations décisives réalisées actuellement la mission se garde de divulguer des informations sensibles.

Sans fournir plus de détails il donne la garantie qu’il y a des progrès dans les opérations sur le terrain.

Des doutes persistent sur l’action de la MMSS 

Au cours des dernières semaines de nombreux spécialistes ont noté un certain désengagement des policiers de la MMSS. Ce comportement résulterait de l’assassinat d’un policier kényan à Petite Rivière de l’Artibonite. Des leaders de la société civile ont fait valoir que l’absence de patrouilles de la MMSS a permis aux bandits de Grand Griffe de prendre le contrôle de la Chapelle la semaine écoulée.

Cependant le porte parole de la mission multinationale rejette cette analyse arguant que les forces sont toujours impliquées dans les combat.

De nombreux experts restent perplexes sur l’action réelle des policiers de la MMSS. Ils font valoir qu’en une année aucun chef de gang n’a été capturé ou tué lors d’affrontement.

Les policiers de la MMSS sont déployés dans les principaux points difficiles notamment au warf de Port-au-Prince, dans l’Artibonite et au centre ville de la capitale.

LLM / radio Métropole Haïti 

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