
La Commission Interaméricaine des Droits de l’Homme (CIDH) a fait part en début de semaines de ses ses préoccupations en raison de la situation d’environ 1300 migrants bloqués à Turbo, une localité colombienne limitrophe du Panama. La CIDH a mis l’accent sur l’urgente nécessité pour les autorités colombiennes de porter assistance à ces migrants originaires de Cuba, d’Haïti et des pays d’Afrique et d’Asie. Ces migrants cherchaient à atteindre les États-Unis d’Amérique en transitant l’Amérique centrale et le Mexique. Le semaine écoulée le gouvernement colombien a favorisé le départ volontaire des plus de 600 personnes en situation irrégulière à Turbo . Toutefois la commission interaméricaine des droits de l’homme rappelle qu’avant de promouvoir le départ volontaire, « il est du devoir de l’Etat d’identifier les migrants ayant des besoins de protection spéciaux, tels que les demandeurs d’asile et les réfugiés, les personnes bénéficiant d’une protection subsidiaire, les victimes de la traite, entre autres, et de prendre des mesures pour leur protection.» La CIDH signale qu’en l’absence de moyens légaux pour la migration « les migrants recourent à des routes et des canaux clandestins dans lesquels ils se trouvent vulnérables aux abus et à des extorsions par des organisations criminelles, des trafiquants de migrants, et même quelques policiers. Elle dit être informée au cours des dernières années des incidents d’embarcations transportant des migrants qui ont fait naufrage alors qu’ils essayaient d’arriver de la Colombie au Panama. Ce qui entraine des décès et des disparitions de migrants. La Commission a noté également des «dangers de mort et des mauvais traitements » auxquels sont confrontés les migrants qui suivent le trajet à travers la zone forestière du Tapón de Darién, où des groupes armés opèrent. Les migrants y sont sujets à des violations et des violences sexuelles, ainsi que des vols, des passages à tabac et des extorsions de la part des trafiquants, dans certains cas par des membres de la police », a poursuivi la note. Avant toute déportation, la CIDH demande vigoureusement à l’État colombien de mettre en œuvre toutes les mesures nécessaires pour protéger la vie, l’intégrité et la sécurité de tous les migrants relevant de sa compétence. Elle recommande une analyse judicieuse des procédures migratoires qui peuvent conduire à l’expulsion des migrants et le respect des garanties minimales, selon les normes et les standards internationaux. Le GARR avait récemment attiré l’attention sur les conditions difficiles auxquelles font face ces migrants haïtiens. Le Garr presse les autorités haïtiennes à intervenir rapidement en vue de favoriser le retour ou le voyage des personnes d’origine haïtienne. LLM / radio Métropole Haïti