
Les autorités fiscales haitiennes affichent un certain optimisme en dépit de la crise sécuritaire qui perturbe fortement l’économie nationale. Les prévisions de recettes fiscales ont été revues à la hausse dans le budget 2025 – 2026. La Direction Générale des Impôts (DGI) devra collecter plus de 92 milliards de gourdes. Le directeur général de la DGI, M. Romiald Petit, se dit confiant que le fisc haïtien pourra relever ce défi. Il en veut pour preuve les 70 milliards de gourdes collectées lors de l’exercice écoulée en dépit de la forte détérioration du climat sécuritaire notamment dans la région métropolitaine de Port-au-Prince.
Le centre commercial de la capitale était sous contrôle des gangs à plus de 80%.
Les perspectives sont plutôt encourageantes. M. Petit fait état de la collecte de 6.9 milliards de gourdes sur des prévisions de 7.6 au cours des trois premières semaines d’octobre 2025. En outre la DGI, en collaboration avec le ministère des finances, lancera prochainement une campagne de dépistage de nouveaux contribuables.
La fermeture de nombreuses entreprises préoccupe la DGI
La conjoncture de crise sécuritaire préoccupe les responsables de la DGI parce qu’elle entraîne automatiquement une baisse des recettes. Les entreprises fermées ne contribuent plus et celles qui sont délocalisées sont parfois difficiles à repérer par l’administration fiscale .
Interrogé sur les possibilités d’exemption de taxes pour les entreprises fermées, le directeur général de la DGI a fait valoir que son administration ne dispose pas de telles prérogatives.
Les organismes compétents peuvent éventuellement prendre en considération les requêtes d’un grand nombre de contribuables.
Il estime que ces dispositions peuvent être envisagées notamment sur les patentes.
Sur le plan individuel le directeur général de la DGI exhorte les entrepreneurs à informer le fisc de la cessation de leurs activités. Il faudra envoyer une correspondance avec des pièces justificatives. Cette procédure peut permettre d’accorder une exemption de taxes sur les activités génératrices de revenus pour la période de paralysie due à la violence des gangs.
Cette procédure est également valable pour les propriétaires d’immeubles se trouvant sous contrôle des gangs. Une exemption peut être obtenue auprès de l’administration fiscale.
La DGI victime de la violence des gangs
La DGI est d’autant plus attentive aux problèmes des entrepreneurs qu’elle est elle même frappée de plein fouet par la violence des gangs.
Plus de 27 centres de perception avaient été délocalisés à cause de l’extension des gangs dans plusieurs régions.
Le directeur informe que 5 d’entre eux ont été relocalisés. Il promet qu’au cours du premier trimestre de cet exercice fiscal la totalité sera relocalisée.
M. Petit annonce également le déploiement prochain des fonctionnaires dans les régions. Il se réjouit d’avoir ramené le calme au sein de l’institution en répondant aux revendications des fonctionnaires.
Plus de 1 700 fonctionnaires et 3 000 contractuels font tourner cette machine indispensable pour l’État.
Le directeur général, qui a été avocat conseil de la DGI pendant 22 ans, attire l’attention sur la mission non fiscale de la DGI. Cette mission, parfois ignorée, peut permettre de collecter des ressources importantes pour le Trésor public.
Cette mission non fiscale inclut la gestion des biens du domaine privé de l’État, la gestion des successions vacantes et des dépôts et consignations.
LLM / radio Métropole Haïti

