
Les champs-écoles des producteurs, basés sur une approche communautaire spécialisée dans l’éducation et la formation agricole, sont de plus en plus sollicités à travers le monde pour leur capacité à aider les petits agriculteurs à faire face à des défis complexes. Typiquement, un champ-école de producteurs (CEP) compte une trentaine de personnes qui se rencontrent régulièrement tout au long de la saison pour identifier des problèmes communs et trouver des solutions relatives à leurs domaines de production agricole. Il y a bien des enseignants mais les écoles sont conçues pour apprendre en participant, ce qui permet le développement de nombreuses innovations et une multitude de méthodes sociales et techniques. Après avoir mis en place le premier CEP à la fin des années 80, la FAO les soutient aujourd’hui dans plus de 90 pays avec notamment 70 CEP créés en Afrique. On compte maintenant plus de 12 millions de «diplômés» à travers le monde. Pour lutter contre la chenille légionnaire d’automne en Afrique, où le ravageur représente une grave menace pour les cultures et la sécurité alimentaire, la FAO s’appuie en grande partie sur des initiatives des CEP qui permettent aux petits agriculteurs d’utiliser des méthodes simples, efficaces et abordables. «Les champs-écoles des producteurs contribuent au développement de pratiques agricoles durables, s’inspirent de l’écologie pour gérer des écosystèmes agricoles complexes et promouvoir un développement avec à son centre, les hommes», a déclaré M. Dan Gustafson, Directeur général adjoint chargé des programmes. «Depuis leur lancement, les champs-écoles des producteurs ont toujours innové. Apprendre et innover de manière continue est essentiel afin de relever les nouveaux défis liés au secteur agricole», a-t-il ajouté. Les champs-écoles des producteurs confirment l’utilité de l’approche consistant à transférer des technologies des programmes traditionnels de vulgarisation agricole vers un service de communication rurale plus large, qui permettra aux petits agriculteurs d’améliorer leurs méthodes de gestion. Face à la hausse de la demande visant à développer davantage de CEP, la FAO a mis en place une plateforme mondiale de connaissance pour les champs-écoles des producteurs, à laquelle participe 15 organisations partenaires en vue de faciliter l’accès à de meilleures pratiques et à une expertise spécifique. L’objectif de cette plateforme – la première de sept nouveaux produits mondiaux dédiés au savoir que la FAO a développé afin de promouvoir l’agriculture durable – est d’améliorer la qualité des CEP alors que ces dernières sont appelées à se développer rapidement. Il s’agit notamment d’une librairie rassemblant des ressources clés, de mettre en ligne des profils d’experts, d’un service d’actualités et d’un groupe mondial de discussion par email dédiée aux professionnels de plus d’une centaine de pays. «Les produits mondiaux dédiés au savoir visent à promouvoir l’innovation et à aider les pays à adopter de meilleurs méthodes dans le domaine agricole, animal, forestier, halieutique et aquacole afin d’améliorer la gestion des ressources naturelles, l’agro biodiversité, les revenus, les moyens d’existence et de contribuer aux efforts visant à s’adapter au changement climatique», a déclaré M. Clayton Campanhola, Responsable du Programme stratégique de la FAO sur l’agriculture durable. EJ/Radio Métropole Haïti