La Fondation « Zanmi Timoun » dénonce l’augmentation des enfants rapatriés.

D’une vigilance active sur la problématique des enfants vulnérables en Haïti, l’équipe de la Fondation « Zanmi Timoun » annonce dans un communiqué qu’elle a accueilli et enregistré plus d’une centaine d’enfants déportés par les autorités dominicaines durant la période du 15 au 31 décembre 2015 et du 1erau 10 janvier 2016, au point frontalier de Belladère, dans le Plateau Central. Selon cette fondation , si les autorités haïtiennes ont oublié la crise migratoire pour s’entrelacer à la crise politique, durant cette période, les autorités dominicaines n’ont pas cessé de refouler les haïtiens vivant de façon irrégulière en République Dominicaine et d’expulser les enfants dominicains d’origine haïtienne. Ces vagues de rapatriements des compatriotes haïtiens et des dominicaines et dominicains d’origine haïtienne rentre dans le cadre de l’application de la Loi Medina et du Plan National de Régularisation des Etrangers (PNRE). Les deux instruments en question ont été adoptés en vue d’application de l’arrêt de la Cour Constitutionnel de la République Dominicaine, le 23 septembre 2013 (168 CT-13). La fondation « Zanmi Timoun » constate que parmi les personnes déportées et rapatriées, qu’il a des femmes enceintes, des nourrissons, des bébés et 24 enfants non accompagnés, dont une fillette. Ils laissent derrière eux leurs parents et leurs proches. On compte deux (2) filles mères accompagnées de leur bébé, elles ont été expulsées laissant à la République voisine les pères de ces bébés. Dans l’indignation générale, ces personnes se font rapatriés pendant une période fête de Noël et du Nouvel An dans les pires états. Dépouillés de tout, expulsés sans leurs parents avec des vêtements sals, leurs droits élémentaires ont été bafoués, ces enfants arrivent dans un moment où les autres organisations locales intervenants directement sur le terrain dans l’accueil, l’enregistrement, la prise en charge et la réunification des personnes rapatriées, n’étaient pas présents et ont pris congé. La Fondation « Zanmi Timoun » qui était présent durant cette période accueillait ces enfants avec le support du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF). Avant d’assurer leurs réunifications au sein de leur famille biologique et d’origine, la Fondation « Zanmi Timoun » donne aux enfants expulsés de la République Dominicaine un plat chaud, un kit alimentaire, un kit hygiénique et des jouets aux enfants dans la commune de Belladère. Navrée par la situation critique de ces enfants, dans un moment où le gouvernement haïtien tourne le dos à la crise migratoire, la Fondation « Zanmi Timoun » attire l’attention, du grand public en général et les autorités gouvernementales en particulier, sur la situation des enfants expulsés de la République Dominicaine qui s’aggrave de jour en jour. La Fondation « Zanmi Timoun » constate qu’il n’y a pas de centre d’accueil destiné aux rapatriés. Les personnes expulsées quotidiennement vers Haïti sont livrées à elles-mêmes et non pas d’autres alternatifs que de retourner en République Dominicaine. Alors que, la fondation « Zanmi Timoun » constate aussi la présence des agents spécialisés de la Police Nationale d’Haïti (PNH) comme la Brigade d’Opération et d’Intervention Départementale (BOID) et L’Unité Départementale de Maintient de l’Ordre (UDMO) dans les zones frontalières en plus des agents douaniers qui sont lourdement armés suite à la décision du gouvernement haïtien qui interdit d’entrer dans le pays une liste de 23 produits sortant de la République Dominicaine. Ainsi, pourquoi la crise migratoire ne bénéficie pas-t-elle des décisions du gouvernement haïtien afin d’améliorer la situation critique des personnes expulsés de la République Dominicaine particulièrement les enfants? Ainsi, pour apporter un palliatif à ce problème la Fondation « Zanmi Timoun » a produit un ensemble de recommandations aux autorités haïtiennes : L’Etat haïtien doit prendre en considération la protection des mineurs en rappelant aux autorités dominicaines qu’ils ne devaient pas rapatriées des mineurs conformément au protocole d’accord le 2 décembre 1999 entre les deux Etats, sur la rapatriement;L’Etat haïtien devrait mettre des dispositifs d’accueil adéquat dans les points frontaliers officiels et non officiels pour accueillir et enregistrer les rapatriés et décide sur les dominicains expulsés ; L’Etat haïtien doit définir des programmes sociaux pour accompagner les rapatriés à moyen et/ou long terme; L’Etat haïtien doit apporter les dossiers par devant les instances internationales pour réduire les violations flagrantes que les autorités Dominicaines font subir nos compatriotes et les dominicains d’origine haïtienne expulsés en Haïti. EJ/Radio Métropole Haïti

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