La hausse des frais de transfert de fonds à partir des États-Unis devrait provoquer un manque à gagner d’environ 100 millions de dollars pour l’économie haïtienne, estiment des experts. Jusqu’à présent les taxes sur les transferts de fonds osscillaient autour de 4%.
Les transferts de fonds vers Haïti avoisinent les 4 milliards de dollars annuels selon les estimations de la Banque de la République d’Haïti (BRH).
80% des transferts de fonds sans contrepartie proviennent des États-Unis. Les 20% restants proviennent essentiellement de l’Amérique du sud notamment Brésil et Chili.
Les économistes émettent des avis divergents sur la taille de la petite économie haïtienne. Si l’économie tourne autour de 8 à 10 milliards de dollars les transferts représenteraient 40% du Produit Intérieur Brut (PIB). C’est la position du financier William Savary.
De son côté M. Enomy Germain croit que les transferts représentent 20 % du PIB.
Vers une diminution des transferts
La hausse d’un pourcent sur les frais de transfert de fonds à partir de 2026 aura des impacts sur les ménages et des incidences sur les aspects macroéconomique, explique l’économiste Enomy Germain.
En Haiti les transferts de fonds sont touchés par par trois types de contribution, les taxes, les frais des maisons de transfert et la taxe de 1.50 dollar. La combinaison de ces redevances et taxes provoquera une desincitation des haïtiens de la diaspora, prévient M. Germain qui s’attend à une baisse du volume des transferts.
Toutefois d’autres paramètres doivent être pris en compte. Les deux économistes tempèrent un peu sur les nouvelles dispositions fiscales américaines.
M. Germain fait remarquer que les frais de transfert de fonds restent plus élevés pour les haïtiens vivant en Europe et en République Dominicaine.
M. Savary prône une approche différente
Le docteur Savary considère que les haïtiens ne devraient pas focaliser leur attention sur les décisions de l’administration qui s’adressent à l’électorat républicain et visent à restaurer la splendeur de l’économie américaine. Il veut croire que les haïtiens devraient oeuvrer à relancer la production rizicole et ainsi mettre un terme à l’importation de plus de 400 millions de dollars de riz. Uniquement dans ce secteur l’économie haïtienne pourrait aisément se passer des 100 millions de dollars de la hausse des taxes, insiste t-il assurant que la relance de la production nationale est le seul moyen d’améliorer les conditions de vie de la population.
Le nouveau budget qui doit être ratifié par le Sénat doit permettre au Trésor américain de collecter 4.5 milliards de dollars annuels sur les transferts de fonds. La hausse de 1% ne concerne pas uniquement les immigrants mais tous les citoyens.
C’est le Mexique qui paiera le plus lourd tribut avec la hausse des taxes. Selon les prédictions l’économie mexicaine enregistrera un manque à gagner de 1.5 milliards de dollars.
LLM / radio Métropole Haiti