La manifestation fut un galop d’essai réussi, selon les organisateurs

De violents incidents ont émaillé le parcours de la manifestation antigouvernementale qui partie du Bel-Air, tôt dans la matinée de ce jeudi 7 novembre, a remonté l’autoroute de Delmas et effleuré une ville de Pétion-Ville fortifiée, avant de se diriger vers le Champ de Mars où elle fut dispersée par la police vers 15h00.La manifestation antigouvernementale, régulièrement renforcée sur son parcours de plus de 15 km par de nouveaux arrivants, avait rassemblé des milliers d’opposants au gouvernement du président Michel Martelly.Les manifestants, en majorité des jeunes des bidonvilles de la conurbation de Port-au-Prince, ont accusé le pouvoir de gouverner au profit de clans, abandonnant les classes défavorisées à leur sort. »Nous manifesterons jusqu’à ce qu’il [le président] quitte le pouvoir et nous serons dans les rues de Pétion-Ville quand cela arrivera pour l’empêcher de partir avec l’argent de nos taxes », a déclaré Rony Thimothée, un des organisateurs de la marche.A plusieurs reprises, la situation a failli dégénérer quand opposants et partisans du pouvoir se sont affrontés à coups de pierre, mais à chaque fois, la police est intervenue avec fermeté pour empêcher le pire.Deux jeunes manifestants ont été blessés par balles au niveau de Delmas 60 dans des circonstances non encore élucidées, mais des manifestants ont accusé les partisans du pouvoir en place d’avoir ouvert le feu sur la foule. La présence du député Arnel Bélizaire, une figure emblématique de l’opposition, a été remarquée sur le parcours de la manifestation, au niveau de Christ-Roi. La foule a été dispersée par la police à coups de gaz lacrymogène à la Place de la Constitution vers 14h57.Un important dispositif de sécurité avait été déployé pour accompagner les manifestants et prévenir tout dérapage. À Pétion-Ville, passé l’instant de frayeur, les activités sont revenues à la normale en fin d’après-midi, a-t-on appris.Les moments forts de la marche Une atmosphère bon enfant régnait sur tout le parcours de Bel-Air à Delmas, ponctuée par des chants et des slogans hostiles au pouvoir en place.La situation devait dégénérer à l’entrée de Pétion Ville, lorsque des inconnus ont ouvert le feu sur les manifestants. Bilan : 2 blessés par balle. Les manifestants réagirent par des jets de pierre, provoquant une situation de panique dans la zone. Un impressionnant cordon policier, déployé non loin du cimetière de Pétion Ville dans le but vraisemblablement d’empêcher les manifestants d’arriver au cœur de cette commune a été dénoué par des manifestants déterminés qui se sont frayés le passage à coups de pierre. Pendant que la manifestation empruntait la rue Panaméricaine pour rebrousser chemin, les forces de police, ayant probablement reçu l’ordre de faire le dos rond, se sont par la suite repliées avant de se regrouper plus loin. Les manifestants ont ensuite emprunté la route de Bourdon, se dirigeant vers Port-au-Prince, dans un calme apparent. Une foule compacte, suivie de près par les forces du maintien de l’ordre (CIMO). C’est au niveau du Morne Lazarre que la situation a dégénéré lorsque des jets de pierre ont été lancés en direction des manifestants qui ont riposté. La police a dû faire usage de gaz lacrymogène pour disperser la foule. A 14h25, la manifestation était déjà à Lalue. Le gros commerce s’est barricadé, le temps de l’orage. Les petits commerçants se sont empressés de mettre leur précieuse marchandise à l’abri. Les automobilistes, nerveux, ont cherché de leur coté à s’éloigner le plus loin possible de la zone chaude, dans une grande confusion génératrice d’embouteillage. 14h35. A l’angle des avenues John Brown et Martin Luther King, la marche de l’opposition est renforcée par de nouveaux groupes de manifestants agitant des branches d’arbre. La marche est pacifique et a repris son atmosphère bon enfant du début. La destination finale semble être la Place de la Constitution, aux Champs de Mars, où les organisateurs se proposent de délivrer un message à la Nation. La manifestation, une fois parvenue à la Place de la Constitution, ne s’est pourtant pas arrêtée, cherchant le chemin le plus court vers les bâtiments administratifs du siège de l’Exécutif. C’est alors, peu avant 15h00, que la foule fut dispersée par les forces de l’ordre qui ont généreusement fait usage de gaz lacrymogène.La PNH a su, de l’avis des observateurs, bien contrôler une situation qui était potentiellement explosive. La manifestation antigouvernementale est une initiative du Mouvement patriotique de l’opposition démocratique (FOPAK – LAVALAS – MOPOD). Les manifestants exigeaient la démission du président haïtien Michel Martelly. Des milliers de personnes y ont pris part .HA/Radio Métropole Haïti

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