La Coalition Nationale pour les Droits des Haitiens (NCHR) se dit alarmée par le retour du phénomène des attachés ( civils armés) dans les commissariats de police à travers le pays. Dans un rapport publié le mardi 19 août 2003, la NCHR fait état d’un ensemble de cas de violation fragrante des droits humains enregistrés dans les commissariats de Delmas 33, de Carrefour, de Cité Soleil, de Port-au-Prince , de Pétion-Ville , des Gonaïves , du Cap-Haïtien , de Trou du Nord et de Hinche. L’ organisation souligne que ces attachés qui travaillent sous le parapluie des autorités Lavalas ont déjà commis de nombreux crimes dans le pays . A titre d’exemple , la situation au Commissariat de Delmas 33 . Le document indique que » le Commissariat de Delmas 33 est considéré par un véritable bastion de gangs armés. La situation de la population de cette commune , plus spécialement celle de Petite Place cazeau , Delmas 19, 31 , 33 et 75 est alarmante. Les attachés de ce commissariat opèrent jour et nuit et sont spécialisés dans le viol, le vol, la bastonnade, l’exécution sommaire, les arrestations suivies de disparitions, le kidnapping. Ils sont assurés de l’impunité officielle. Leurs cibles privilégiées sont les grands commerçants , les hommes d’affaires , les propriétaires de véhicules flambant neuf, les anciens militaires, les militants politiques de l’opposition et les haïtiens qui reviennent de l’étranger. Ils untilisent l’intérieur du Commissariat pour les actes de tortures, les cas de bastonnade . Les espaces tels que : Adoquin (Delmas 33) , Habitation Vorbes (Petite Place Cazeau) , Route Bâtimat (reliant la route de l’aéroport à Cité Soleil) sont utilisés comme abattoirs ». La situation décrite au Commissariat de Delmas 33 communément appelé « Fort Dimanche » du nom de la tristement célèbre prison de la dictaure des Duvalier correspond aux récentes révélations d’un ancien employé de la Mairie de Cité Soleil , Johnny Auxilius , réfugié aux Etats-Unis. La NCHR publie une liste et des photos de certains attachés connus qui disposent de cartes spécialisées délivrées par les responsables de la police. Dans ce rapport , l’organisation de militants des droits humains dit ne pas comprendre l’attitude du régime Lavalas tout en rappelant que la période du coup d’Etat militaire de 91 avait été marquée à l’encre rouge du sceau des attachés . La Coalition Nationale pour les Droits des Haitiens, par la voie de Yolène Gilles, un des rédacteurs du rapport, crie au scandale et réclame que le régime Lavalas mette fin aux activités de ces civils armés , les attachés. La publication de ce rapport intervient à un moment où une délégation internationale de militants de droits de l’homme séjourne en Haïti.
La NCHR dénonce le phénomène des civils armés dans les commissariats de police
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