La péninsule Sud sous la menace de graves inondations 

Les météorologues redoutent un scénario catastrophe à l’approche de la prochaine tempête tropicale. M. Rudy Victor, météorologue de radio Métropole, tire la sonnette d’alarme craignant d’importants dégâts et des pertes considérables dans la péninsule sud à partir du prochain week-end.  

Certains modèles numériques prévoient plus de 1 000 millimètres de pluie sur la plaine des Cayes, dit il évoquant la possibilité pour que le phénomène climatique soit en stationnement dans la zone.

C’est pratiquement catastrophique, alerte M. Victor rappelant la vulnérabilité de l’environnement haïtien.

Il exhorte les autorités gouvernementales haitiennes à adopter des dispositions urgentes pour protéger les vies.

La perturbation se renforce 

Les divers modèles numériques prévoient le passage de la tempête sur la Jamaïque et Haïti. Le gouvernement jamaïcain a déjà adopté des mesures en prévision du passage de la perturbation 98 L dans la mer des caraïbes. Au cours des dernières 24 heures la perturbation s’est renforcée en dépit des conditions hostiles.

En début de semaine la perturbation tropicale avait favorisé des pluies avec des cumuls de 50 à 100 mm sur les Petites Antilles, notamment sur les îles de Saint-Christophe-et-Niévès, d’Antigua-et-Barbuda, de la Dominique, de Sainte-Lucie, de la Barbade, de Saint-Vincent-et-les-Grenadines, de la Grenade ainsi que de Trinité-et-Tobago.

Le National Hurricane Center (NHC), des États Unis, devrait réaliser des observations in situ aujourd’hui en envoyant un avion dans la tempête tropicale. La tempête, qui portera le nom de Mélissa, devrait remonter vers le Nord en direction d’Haïti et de la Jamaïque.

Nécessité de mise en place d’un dispositif pré désastre 

En dépit des incertitudes le système passera près des côtes haitiennes, prévient M. Victor annonçant des orages violents sur Haiti. Quelque soit l’intensité du cyclone de fortes averses sont prévues pendant environ cinq jours sur la péninsule sud.

À son avis le système de gestion des risques et désastres devrait être activé afin de faciliter l’adoption de dispositions urgentes. La direction de la Protection civile (DPC), sous la tutelle du ministère de l’intérieur et des collectivités locales, devrait s’impliquer dans des activités de prévention et la mise en alerte du centre d’opération urgence national (COUN).

Au début du mois des averses de trois jours avaient provoqué d’importants dégâts dans le Sud. Plusieurs tronçons de route avaient été endommagés par les rivières en crues.

 Des spécialistes alertent sur l’extrême vulnérabilité des Cayes. Les constructions anarchiques accroissent cette vulnérabilité. La dégradation des bassins versants et le non curage des canalisations et des exutoires ainsi que la dégradation des berges des rivières augmentent les risques d’inondation à chaque averse.

Un ancien directeur régional de la Protection civile , M. Sylvera Guillaume, avait préconisé l’adoption de mesures fortes et impopulaires pour éviter que la ville ne soit déplacée au cours de la prochaine décennie .

De l’avis de M. Guillaume les eaux de ruissellement, au même titre que les rivières Madame Samedi et Lilet, contribuent aux inondations récurrentes des Cayes.

LLM / radio Métropole Haïti 

Publicité