
La faillite des institutions étatiques a entraîné au cours des dernières années une anarchie dans tous les secteurs d’activités. Le secteur des services ambulanciers est particulièrement touché ce qui contribue à accentuer l’insécurité et les actes de terrorisme.
Des informations concordantes font état notamment de l’utilisation d’ambulances par les gangs armés. Ils s’agit de véhicules volés à des hôpitaux et ONG et utilisés des fins criminelles. Le directeur général du Centre Ambulancier National (CAN), M. Renan Aristide, alarmé par la situation, annonce des dispositions visant à s’assurer de la certification des ambulances. Le processus a été lancé récemment par une circulaire exigeant le renouvellement des certifications des véhicules.
A terme les forces de l’ordre seront autorisées à stopper les véhicules non certifiés par l’organe régulateur. C’est ce processus qui permettra de mettre un terme au grand nombre de véhicules de tous types utilisés comme ambulances. Certains véhicules portant l’inscription ambulance et utilisant des gyrophares appartiennent en réalité à des agences funéraires. Il s’agit d’une véritable jungle, se désole M. Aristide faisant valoir qu’il n’existe aucun rapport entre ambulance et corbillard. Les ambulances ne transportent pas de cadavres, précise t-il. Si en période normale les policiers ne doivent pas stopper les ambulances, M. Aristide dit comprendre les contrôles effectués par des agents de l’ordre visant à empêcher les actes de terreur des gangs.
Renforcement du CAN
Le directeur général du CAN évoque plusieurs programmes visant à renforcer l’institution. Au cours des premiers 100 jours de son administration il assure avoir remis en service plus d’une cinquantaine d’ambulances. Aujourd’hui le CAN dispose de 102 ambulances prêtes à répondre aux urgences. 9 ambulances sont disponibles dans la région métropolitaine de Port-au-Prince indique t-il insistant sur la gratuité des services.
Toutefois à cause des frais énormes consentis notamment pour le carburant, les citoyens peuvent apporter une contribution volontaire. Il reconnaît toutefois que dans certains cas des frais ont pu être réclamés dans les villes de province. Les ambulances du CAN sont présents sur l’ensemble du territoire national.
Projet d’un centre d’appel moderne
Le principal projet visant au renforcement du CAN est le centre d’appel d’urgence. Aujourd’hui les appels transitent par les deux opérateurs téléphoniques ce qui implique un délai supplémentaire. De plus les opérateurs ne peuvent transférer qu’une dizaine d’appels simultanément.
L’objectif est la mise en place d’un réseau propre au CAN pouvant accommoder 210 appels en simultanés.
Le directeur du CAN se dit confiant que ce projet à court terme permettra au à l’institution d’être plus performante. Il fait état également d’un projet d’installation de GPS sur les ambulances afin d’offrir un service de qualité. M. Aristide rappelle que les services du CAN sont destinés à l’ensemble des citoyens principalement aux couches vulnérables de la population.
En outre le Can s’évertue à renforcer l’aspect formation du secteur. Les secouristes doivent recevoir un permis de la Can pour être autorisé à travailler dans le secteur.
LLM / radio Métropole Haïti