Le Club de Madrid invite les haïtiens à se rendre aux urnes le 20 mars prochain

Le Club de Madrid a dans un communiqué invité tous les citoyens haïtiens à participer pacifiquement et à respecter les règles et procédures, lors du deuxième tour des élections le 20 mars qui devront faire apparaître les institutions qui continueront le processus de reconstruction physique, économique et institutionnelle du pays. « Il est impératif de ne pas recourir à quelconque forme de violence électorale, physique ou verbale. La démocratie exige nécessairement le respect scrupuleux de toutes les idées et de ceux qui les soutiennent. Dans le cas contraire, la démocratie devient l’alibi de ceux qui souhaitent conquérir pour imposer sa volonté sans convaincre. Bien que la liberté de manifestation soit un droit constitutif de la démocratie, elle doit être exercée conformément à la loi et ne peut pas être utilisée de quelque façon comme un outil pour altérer les résultats du processus électoral », peut-on-lire dans ce communiqué. Nous reconnaissons les efforts que les autorités haïtiennes et les organisations internationales ont réalisés afin d’organiser ces élections. Nous appelons à ce qu’elles fassent leur travail dans la meilleure forme possible afin d’obtenir un résultat en temps et dans les formes voulus permettant la formation d’un nouveau parlement et d’un nouveau gouvernement conformément à la volonté du peuple haïtien. Nous appelons spécialement les observateurs électoraux, nationaux et internationaux, à agir en garants du processus électoral conformément à la législation applicable et à observer la neutralité afin de légitimer son travail. Les membres du Club de Madrid – 79 anciens chefs d’État et de gouvernement démocratiques – sont conscients des difficultés qui ont précédé ce second tour; ils sont aussi conscients des arguments de ceux qui soutiennent que l’élection doit être annulée dans son intégralité. Mais le développement démocratique ne peut pas s’interrompre maintenant. La conclusion correcte des élections sera la meilleure preuve qu’Haïti a fait des progrès dans son redressement et, plus important encore, elle démontrera l’engagement d’Haïti avec son propre avenir. La conclusion du processus électoral est la meilleure et la seule façon de faire avancer le processus de reconstruction et de développement du pays. Les défis à relever sont énormes. Les Haïtiens exigent et méritent une rapide reconstruction physique, économique et institutionnelle de leur pays, ce qui nécessitera la participation de tous. De plus, le peuple haïtien est formé pour assumer la tâche. Un processus électoral véritablement démocratique ne devrait entraîner ni gagnants ni perdants, sinon le rassemblement des efforts pour la construction d’un futur que les Haïtiens détermineront eux-mêmes. Faire réalité cet avenir sera de la responsabilité du nouveau parlement et nouveau gouvernement, mais également de ceux qui arrivent en second position aux élections, de l’ensemble de la classe politique, des milieux d’affaires haïtiens, de la société civile du pays et de la diaspora; ils ont tous beaucoup à apporter. Pour la communauté internationale il s’agira de soutenir ses efforts poursuivis dans le cadre de ses relations avec les Haïtiens eux-mêmes. Seule la somme des volontés, la collecte d’idées, un effort commun et les critiques constructives permettent d’aller au-delà des difficultés, de commencer le chemin du développement et de progresser vers un Haïti délivré de la pauvreté et de la dépendance. La division, la critique malveillante, le désaccord, le manque de volonté, et les abus et excès entraîneront, inévitablement, une aggravation de la situation. En tant qu’anciens chefs d’Etat et de gouvernement, nous sommes convaincus que ceux qui, comme nous, ont occupé des postes de responsabilité dans le passé en Haïti, et ceux qui ne les occuperont plus après les élections le 20 mars, sauront faire un usage constructif et responsable de leur expérience politique et de ce qu’ils représentent. Voter n’est pas seulement un droit, c’est une obligation morale et historique vis-à vis du passé d’Haïti, et c’est une responsabilité et une démonstration d’engagement pour son avenir. EJ/Radio Métropole Haïti

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