Le conseil de sécurité de l’ONU discute d’Haïti

Le Conseil de sécurité a réalisé hier un débat sur la proposition du Secrétaire général de diminuer progressivement des forces militaires de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH). Lors des discussions plusieurs délégations ont exprimé leurs préoccupations face à l’impasse du processus électoral après l’Accord d’El Rancho. Dans son dernier rapport sur la MINUSTAH, le Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, recommande au Conseil de sécurité de proroger d’un an le mandat de la MINUSTAH jusqu’au 15 octobre 2015, tout en proposant un retrait de la Mission en deux temps, à partir d’une évaluation globale de la stabilité, de la sécurité sur le terrain et des capacités de la Police nationale. » Nous souhaitons que ce mandat, renouvelé et reconfiguré puisse permettre d’assurer une présence de la Mission qui concorde avec les besoins réels d’Haïti et les impératifs de l’heure « , a déclaré le délégué d’Haïti, Denis Régis. La Représentante spéciale du Secrétaire général et Chef de la MINUSTAH, Mme Sandra Honoré, a dans son exposé affirmé que les conditions de sécurité étaient demeurées relativement stables en Haïti. Les menaces à l’ordre public tiennent à la criminalité, à la violence des gangs, ainsi qu’aux manifestations civiles spontanées qui sont pour la plupart motivées par des griefs socioéconomiques, comme le manque d’accès à l’éducation, à l’électricité et à l’eau, a-t-elle expliqué. Le représentant de la France, qui a soutenu l’option d’une diminution des effectifs de la MINUSTAH, a aussi noté que la Mission pourrait être plus efficiente avec le renforcement de la Police nationale haïtienne qui devrait rester au cœur des activités de la MINUSTAH. Il a en outre appelé à ne pas remettre en cause la qualité du contact de la Mission avec la population, « qui dépend notamment de sa capacité à s’exprimer en français ». La question des élections a également retenu l’attention des délégations qui se sont, pour une grande majorité, dites inquiètes de l’impasse actuelle. Mme Honoré a indiqué qu’un groupe de sénateurs opposés à l’Accord continuait de demander la création d’un conseil électoral complètement renouvelé avant le vote sur la loi électorale amendée. Pour les États-Unis, ces six sénateurs « prennent en otage les élections sur la base de considérations politiques ».Le délégué d’Haïti a pour sa part promis qu’avec l’appui de la communauté internationale, les élections législatives et locales, dont le premier tour est prévu le 26 octobre prochain, auront nécessairement lieu cette année. LLM / radio Métropole Haïti

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