
Cette semaine le Conseil National des cooperatives (CNC) doit lancer les activités en vue de la réforme dans ce secteur. C’est la ministre de la planification et de la coopération externe (MPCE), Mme Ketelene Florestal, qui avait pris l’initiative de cette réforme en réalisant le premier conseil d’administration en plus de quatre décennies. Les acteurs du secteur devront formuler des propositions en vue de modifier le conseil d’administration du CNC et d’adapter la loi organique.
Considéré comme prioritaire dans le cadre des efforts visant l’amélioration des conditions de vies des couches vulnérables, le secteur des coopératives est durement touché par la crise sécuritaire. L’économiste Enomy Germain fait état de la fermeture 15% des coopératives d’épargne et de crédit en raison de la violence des gangs.
Si seules 74 coopératives sont enregistrées par la Banque de la République d’Haïti (BRH) il est évident que le nombre réel est largement supérieur.
Selon les dernières statistiques de la banque centrale les activités dans ce secteur tourne autour de 29 milliards de gourdes.
Toutefois l’économiste souligne que ceci ne signifie nullement que les affaires tournent bien. Il faut prendre en compte les graves problèmes d’incapacité de remboursement pour vraiment prendre la mesure du problème.
Le secteur de la microfinance en difficulté
Les coopératives font partie du secteur des micro crédits qui dans l’ensemble est à la peine.
Il rappelle que FINCA , une entreprise de micro crédit non cooperative, avait enregistré un deficit de 80 milliard de gourdes après l’ouragan Mathew dans la péninsule Sud. Après 22 ans d’activité dans le pays FINCA était contrainte de fermer ses portes en 2024.
En outre les entreprises de micro finance sont également en difficulté. L’industrie des micro finance tourne autour de 40 milliards de gourdes soit 1.2% du produit intérieur brut (PIB), a laissé entendre M. Germain insistant sur l’importance de l’industrie de la micro finance qui inclut les coopératives d’épargne et de crédit, les mutuelles, les entreprises de micro crédit non cooperative et les micro finance.
Le spécialiste soutient que le secteur résiste dans les régions épargnées par la violence des gangs.
Des subventions pour les coopératives
Les coopératives constituent un levier économique important notamment dans les régions. Les taux préférentiels appliqués par les coopératives d’épargne et de crédit sont déterminants dans les choix des agents économiques.
De plus les associations de micro finance sont plus accessibles pour les acteurs des secteurs formel et informel.
De nombreux acteurs plaident pour la création du fonds national de développement des coopératives prévu dans la loi du 31 mars 1981. Le ministre du commerce a confirme des discussions en vue d’apporter un appui budgétaire au secteur des coopératives. Il note que les opérateurs économiques en milieu rural sont plus à l’aise à contacter une coopérative qu’une autre entité financière. La démarche vise notamment à booster les coopératives afin qu’elles puissent financer des investissements notamment dans le secteur agricole.
Le CNC joue un rôle stratégique dans la construction d’une économie inclusive et solidaire.
Le président de la fédération nationale des coopératives se réjouit de l’initiative visant à redynamiser le secteur mais plaide pour une institutionnalisation de l’assistance au secteur.
LLM / radio Métropole Haïti