Le HCR et l’OCHA sont préoccupées par la situation en Haïti

 Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk et le Bureau de Coordination des affaires humanitaires (OCHA) constatent une forte dégradation de la situation en Haïti. Les deux organismes onusiens font état de la détérioration des conditions humanitaires et des droits humains en Haïti. Cette situation résulte de l’hégémonie croissante des gangs dans plusieurs régions du pays.

Le haut commissaire aux droit de l’homme, M. Volker Turk, redoute le pire pour Haïti et la région caraïbe. Les statistiques sont accablantes selon le HCR.

Plus de 16 000 personnes ont été tuées et quelque 7 000 blessées dans des violences armées depuis le 1er janvier 2022.

« On estime que 270 000 à 500 000 armes à feu circulent illégalement en Haïti, la plupart étant aux mains de gangs. Ces derniers tuent et enlèvent des personnes, les extorquent aux points de contrôle illégaux, détournent des camions transportant de la nourriture et d’autres fournitures, et incendient et détruisent des maisons, des hôpitaux, des écoles et des bâtiments publics », a t-il ajouté.

La moitié de la population haïtienne, environs 6 millions de personnes, a besoin d’aide humanitaire.

Quelque 1,3 million de personnes, dont la moitié sont des enfants, ont fui leur foyers. 

Le HCR alerte sur les violences des forces de police 

Le HCR révèle que les efforts des forces de police pour rétablir l’ordre sont parfois ponctués de violence. M. Turk se dit préoccupé par un usage excessif et disproportionné de la force meurtrière dans les opérations policières contre les gangs.

Les opérations des forces de l’ordre sont responsables de plus de la moitié des meurtres et des blessures enregistrés depuis le début de l’année, note le rapport.

En outre des unités de police spécialisées ont exécuté sommairement 174 personnes cette année pour leur appartenance présumée à des gangs. 

À la mi-septembre, les frappes de drones avaient tué au moins 559 personnes, dont 11 enfants.

Par ailleurs des groupes dits d’autodéfense et des émeutes spontanées ont tué plus de 500 membres présumés de gangs cette année, avec le soutien présumé de policiers.

Ces statistiques témoignent d’un nombre élevé de membres de gangs tués. 

HCR et OCHA sont alarmées par les violences sexuelles 

Les deux organisations tirent la sonnette d’alarme sur les violations des droits des femmes et des enfants.

Dans son rapport le haut commissaire du HCR fait remarquer que les gangs « commettent des violences sexuelles généralisées pour asseoir leur domination et leur influence territoriale, et pour déplacer des populations. Les gangs enlèvent des femmes et des filles et les soumettent à une brutalité extrême, allant jusqu’au meurtre et à l’exploitation sexuelle ».

Le Bureau de Coordination des affaires humanitaires (OCHA) relève un niveau alarmant des violences de genres.

Entre janvier et août 2025 plus de 6,450 cas de violence de genre, dont près de 3,200 viols. Près de 15% des victimes étaient des filles mineures.

Selon les partenaires humanitaires présents sur le terrain, les groupes armés seraient responsables de 75% des cas. La situation serait pire pour les personnes déplacées qui représentent 70% des victimes.

Par ailleurs le haut commissaire aux droits de l’homme s’est réjouit du vote de la résolution autorisant la création d’une force de répression des gangs 

À son avis il s’agit d’un signal fort de soutien international au peuple haïtien.

« L’engagement et le soutien internationaux à cet égard sont urgents. Sans eux, le pire est peut-être encore à venir pour Haïti et la région.

LLM / radio Métropole Haïti 

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