
Le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé a plaidé mercredi à Washington pour un appui international renforcé face à la crise multidimensionnelle que traverse le pays, lors d’une réunion du Groupe des Pays Amis d’Haïti organisée à l’Organisation des États américains (OEA).
Reçu par le secrétaire général de l’OEA, Albert Ramdin, le chef du gouvernement a insisté sur trois priorités : la sécurité, la tenue d’élections et la relance économique. « La sécurité demeure l’urgence absolue », a-t-il déclaré, rappelant que des gangs contrôlent près de 90 % de Port-au-Prince. Il a appelé à moderniser les Forces armées d’Haïti et la Police nationale, notamment par une levée ciblée de l’embargo sur les armes, un renforcement de la mission multinationale déployée dans le pays et une coopération plus importante contre le trafic d’armes illégales.
M. Fils-Aimé a salué la feuille de route proposée par l’OEA, intitulée « Vers une feuille de route dirigée par Haïti pour la stabilité et la paix », qui prévoit notamment des élections libres d’ici février 2026. Il a souligné que 85 % des centres de vote étaient déjà prêts et qu’un financement de 65 millions de dollars avait été sécurisé, tout en demandant un appui technique et financier supplémentaire pour garantir un scrutin inclusif.
Face à l’insécurité alimentaire et à la crise humanitaire qui touche 1,3 million de déplacés internes, le Premier ministre a également réclamé un renforcement de l’aide humanitaire, tout en appelant à privilégier des solutions durables comme le soutien à l’agriculture et aux petites entreprises.
Enfin, il a proposé la création d’un comité mixte avec l’OEA afin d’harmoniser les priorités haïtiennes avec les engagements internationaux. « Ce qui est en jeu, ce sont 12 millions de vies à protéger », a-t-il conclu, réaffirmant la volonté d’Haïti de coopérer pour un avenir stable et démocratique.