Le Sida, une préoccupation constante

Le VIH/SIDA reste un grave problème de santé publique en dépit des efforts déployés pour limiter les impacts de cette épidémie sur l’ensemble de la population.Dans son intervention, vendredi 2 avril 2004, au colloque sur l’économie de la santé et développement en Haïti, au Karibe Convention Center, le docteur Gabriel Thimothé a fait remarquer que le VIH/SIDA a des impacts considérables sur le revenu des ménages. L’expert en IST/SIDA a précisé que plus de 86% des dépenses effectuées pour la prise en charge médicale d’un patient VIH/positif sont supportées par la famille. Ce qui, dit-il, entraine une détérioration des conditions de vie des ménages affectés. Qui pis est, en Haïti, seulement 6% des familles bénéficient de la sécurité sociale, selon le docteur Gabriel Thimothé. Parallèlement aux dépenses imprévisibles de santé, les ménages doivent faire face aux autres obligations : la nourriture, le loyer et la scolarisation. Les familles durement touchées par le Sida sont généralement celles-là qui font face à une situation économique très précaire, fait encore remarquer le docteur Thimothé. Ces ménages ne peuvent en aucun cas financer un traitement anti-rétro-viral (ARV) qui coûte en moyenne 236 dollars américains par an, a-t-il indiqué. L’expert haïtien en IST/SIDA s’est prononcé en faveur d’une prise en charge intégrée des personnes infectées et affectées par le VIH/SIDA.Les PV-VIH doivent avoir accès aux services de santé disponibles et aux ARV, soutient le docteur Gabriel Thimothé. En plus des soins médicaux, elles doivent bénéficier de programmes économiques qui faciliteraient leur réintégration dans la société. En clair, il faut créer les conditions qui permettent aux PV-VIH de se prendre en charge elles mêmes. Pour Gabriel Thimothé, tout ceci doit passer par une lutte efficace contre la pauvreté. Actuellement, en Haïti, on assiste à une paupérisation des classes laborieuses, déplore l’expert en infections sexuellement transmissibles. Entre autres conséquences, on constate une baisse de la productivité, une perte des ressources qualifiées, une vulnérabilité extrême de la population active. Faut-il souligner que l’épidémie affecte particulièrement la tranche d’âge 25/54 ans. En 2003, quelque 20 mille décès additionnels ont été recencés, selon les dernières estimations.

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