Les gangs instaurent un blocus contre La Gonâve

Les habitants de l’île de La Gonave en général et les commerçants en particulier sont dans la consternation en raison du blocus imposé par les gangs armés. Les pirates volent les moteurs des navires et les marchandises ou détournent les navires de manière systématique. De nombreux cas ont été rapportés au cours des derniers mois sur les divers circuits entre l’île et la grande terre.

Les chefs de gangs exigent des rançons faramineux pour rendre les navires. Dans le dernier cas en date l’armateur n’avait pas, jusqu’à hier, pu récupérer son navire en dépit du versement de rançon de plus de 75 000 dollars. De nombreux armateurs sont décapitalisés et plusieurs marins ont été blessés. Ceci impacte considérablement la situation économique des habitants. 

En raison des rançons exigés par les gangs, les prix du transport ont augmenté de manière exponentielle. De plus les prix de produits de premières nécessités ont enregistré une hausse vertigineuse.

Paralysie du trafic maritime 

Les capitaines des navires et les marins sont contraints de suspendre leur opérations. Ceci aura de lourdes conséquences sur les gonaviens, prévient le pasteur Lamour Boursiquot. C’est par la mer que le carburant, les médicaments et les provisions alimentaires sont acheminés sur l’île. Un arrêt du trafic maritime est synonyme d’asphyxie pour les gonaviens. Les habitants de la Gonave s’approvisionnent à Saint Marc, Arcahaie et Léogane et d’autres villes côtières. L’île ne peut être autosuffisante, précise le pasteur Lamour rappelant que l’île n’est même pas autosuffisante en eau potable.

La Gonave devient une zone enclavée en raison du blocus des groupes terroristes.

Les gangs, maîtres de la mer

Toutefois les criminels n’ont pas de véritables repaires sur un l’île, confie le pasteur Lamour.

Ils disposent toutefois de positions d’où ils lancent des assauts contre les navires. 

Lex sénateur Patrice Dumont révèlent que les criminels lancent leur assaut à partir de trois rochers, Cressant, Trou sable et Ti Gonave.

Les pirates exercent un contrôle strict sur le littoral et la mer. Les échanges commerciaux ont lieu essentiellement à partir des ports dAnse à Galet et de Pointe à Raquette vers les villes côtières de Saint Marc, Montrouis, Arcahaie ( au nord), Léogane, Miragoane et Petit Goave ( au sud). Les 60 kilomètres entre Anse à Galet et Arcahaie ainsi que les 15 kilomètres entre Anse à Galet et Montrouis sont sous contrôle principalement des gangs de Village de Dieu et de Mariani.

Les bandits contrôlent la mer tandis que les forces de l’ordre et la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité (MMSS) concentrent leurs actions dans le port de la capitale.

Passivité des autorités haïtiennes 

Lex sénateur Dumont s’insurge contre la nonchalance des autorités gouvernementales qui font peu de cas de l’insécurité. Il rappelle que les échanges commerciaux entre la Govave et la terre ferme se réalisent essentiellement par Léogane, Miragoane et Petit Goave au sud de la capitale.

Il critique le gouvernement et ne se fie pas à l’annonce de la mise en service de patrouilles maritimes.

Le coordonnateur du CPT, M. Fritz Alphonse Jean, avait annoncé récemment un renforcement des Gardes-côtes avec des navires offerts en don par les Etats Unis.

LLM / radio Métropole Haïti 

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